Chapitre 5 Qui a rédigé le journal ?
Après avoir dit au revoir à Charles et Carl, Sonia retourna dans la vieille maison de son père.
Il y avait de la poussière partout dans la maison, ce qui signifiait qu’elle n’avait pas été nettoyée depuis longtemps.
Sonia enfila immédiatement son tablier et commença à faire le ménage.
Sous le canapé, elle trouva une photo de son mariage avec Toby. Sur cette photo, elle souriait comme une fleur, tandis que Toby, qui se tenait à côté d’elle, était indifférent, les sourcils marqués d’impatience.
Son journal intime était également placé à côté de la photo.
Le journal mentionnait ce que Toby aimait manger, utiliser, ainsi qu’une liste de ses passe-temps.
Jusque-là, sa vie tournait autour de lui. Elle avait essayé tant bien que mal de gérer ce mariage durement gagné, mais la réalité lui avait donné une claque cuisante.
En pensant à cela, elle releva la tête et s’efforça de retenir ses larmes.
La seconde suivante, un message d’alerte retentit, et lorsqu’elle vérifia, elle découvrit que c’était Carl qui l’avait envoyé.
Sonia, tu m’as apporté ton aide il y a six ans, et maintenant, c’est à mon tour de t’aider. Oublie ton passé et fais ce que tu veux. Je serai là pour toi.
Le réconfort envahit le cœur de Sonia lorsqu’elle lut ce message.
Même si elle savait que Carl avait dit cela par pure bienveillance et qu’il voulait simplement lui rendre la pareille, elle ne voulait plus dépendre de personne. Depuis qu’elle avait épousé Toby, elle avait mis de côté son caractère et sa personnalité pour être une bonne épouse ; elle avait presque oublié à quel point elle était décontractée et pleine de vie.
Elle prit le téléphone et composa un numéro.
– Sonia, que veux-tu encore ? La voix indifférente de Toby retentit à l’autre bout du fil.
Sa voix à elle était également froide, comme s’il s’agissait d’un étranger.
– Demain, c’est lundi. N’oublie pas de te rendre au bureau des affaires civiles pour les procédures de divorce.
Toby fronça les sourcils.
– Tu...
Avant qu’il n’ait pu finir de parler, elle raccrocha, le laissant avec son téléphone dans les mains, son regard froid fixant le vide.
– Toby, c’était qui ? Sur le lit de leur chambre, Tina regardait avec curiosité le balcon où se tenait Toby.
Toby rangea son téléphone et fit comme si de rien n’était. Il se rapprocha ensuite d’un air indifférent et s’appuya sur la couette qui la recouvrait.
– Ce n’est personne. Prends d’abord tes médicaments.
Le visage pâle de Tina rendrait n’importe qui compatissant ; elle tint la main de l’homme et fit une moue piteuse.
– Le médicament est trop amer et le goût est si fort qu’il me rend malade.
Toby haussa les sourcils.
– Mais lorsque nous étions correspondants, n’as-tu pas dit que tu ne craignais pas l’amertume des médicaments ? Sois gentille. Tu guériras plus vite après avoir bu le médicament.
Il dit cela avec désinvolture, mais il ne remarqua pas que quelque chose brillait dans les yeux de Tina.
Elle releva aussitôt la tête, ses grands yeux étaient larmoyants et elle dit :
– D’accord, tu sais que je t’écouterai toujours.
Elle était restée dans le coma pendant six ans. Elle était maigre et son visage était pâle, mais sa personnalité était restée la même que lorsqu’elle était encore à l’école.
En la voyant ainsi, Toby eut pitié d’elle.
La prochaine fois, je demanderai à Tom de remplacer le médicament liquide par des pilules.
Tina sourit gentiment et passa ses bras autour des siens en faisant le bébé.
– Tu es le meilleur !
Après avoir quitté la chambre, Toby descendit et vit Jean venir avec un bol de soupe au ginseng.
– Tina va mieux ?
– Elle vient de prendre ses médicaments et elle discute au téléphone avec ses parents.
Jean sourit.
– Toby, le père de Tina est le président de l’entreprise Triforce. Puisqu’il a accepté que nous l’amenions ici, cela signifie qu’il a également accepté votre union. Nous devons donc bien la traiter et satisfaire ses moindres besoins.
En voyant sa mère s’occuper de Tina, Toby se souvint soudain de la fois où Sonia attrapa un rhume l’année dernière.
Jean s’était alors mise en colère et avait tout saccagé, voulant qu’elle prépare le dîner ; cette dernière ne pouvait que traîner son corps malade pour aller cuisiner.
Toby eut un léger pincement au cœur, mais revint rapidement à la réalité lorsqu’il se souvint qu’elle avait percuté Tina avec sa voiture et qu’elle avait profité de la situation pour se marier avec lui — c’est elle qui avait tout manigancé.
Alors que Toby fut plongé dans ses pensées, Jean regardait à gauche et à droite.
– Où est passé Tyler ? Je ne l’ai pas vu de la journée.
Dès qu’elle eut fini de parler, la porte fut poussée avec fracas, et Tyler entra avec un visage sombre, plein de colère.
– Tyler ! Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Jean posa rapidement le bol et alla vers son fils cadet.
Ce dernier repoussa sa main.
– Je vais bien, maman.
Peu après, il regarda son frère aîné avec une mine hésitante et dit :
– Toby, j’ai vu Sonia au bar aujourd’hui. Elle était très proche d’un mannequin, et il semble qu’ils entretiennent une relation particulière.
Le visage de Toby devint froid.
– Qui était-ce ?