Chapitre 4 Leur destin
Ils discutèrent pendant environ une demi-heure avant que Cordelia ne se lève.
— M. Olman, je retourne au Groupe Cordelia. Je vous rendrai visite une autre fois.
— D'accord. Tu dois te concentrer sur tes affaires. Je me débrouille très bien ici, dit Walter avec joie.
— Si Gavin te contrarie encore, fais-le moi savoir. Je lui donnerai une bonne leçon. Après avoir dit au revoir à Walter, Cordelia se tourna vers Emrys.
— Viens avec moi. Il faut que je te parle.
Emrys acquiesça et sortit derrière elle en silence.
Dehors, une Porsche 911 était garée près de la route, et le conducteur attendait à côté.
— Monte, dit Cordelia sèchement.
Emrys sauta sur la banquette arrière et sentit immédiatement un regard glacial dirigé vers lui. Il venait de Cordelia.
Emrys sentit un frisson lui parcourir l'échine.
Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi Delia agit-elle de la sorte ? Même si notre dernière rencontre remonte à quinze ans, il n'y a aucune raison pour qu'elle soit aussi distante et peu accueillante à mon égard.
— Sois honnête avec moi. Qu'est-ce qui te pousse à approcher M. Olman ? demanda Cordelia d'un ton glacial.
Elle demande un motif ?
Sa question prit Emrys par surprise.
— Delia, de quoi parles-tu ?
Cordelia fixa son regard sur lui, l'air sévère et impatient.
— Arrête de jouer la comédie. Je n'ai pas de temps à perdre avec toi. Dis-moi juste ce que tu veux !
Pour Emrys, il était évident que Cordelia était hostile envers lui, car elle le prenait pour un imposteur.
Intéressant.
Un sourire naquit sur les lèvres d'Emrys qui décida de la piéger. Il s'appuya contre la chaise paresseusement.
— Pourquoi ne m'as-tu pas dénoncé devant Mr Olman si tu sais que je suis un imposteur ?
J'avais raison. C'est un imposteur.
Le regard de Cordélia se fit de plus en plus glacial.
Comme Emrys s'y attendait, elle ne croyait pas qu'il était encore en vie. Bien qu'il aurait été plus facile de révéler la vérité, elle avait choisi de garder le silence, car elle ne voulait pas décevoir Walter.
Cordelia se sentait terriblement mal de voir la santé de Walter se détériorer au fil des ans, mais elle ne pouvait rien y faire.
Cela faisait plus de dix ans qu'elle ne l'avait pas vu rayonner d'une telle joie, et il lui était impossible de briser ce moment de bonheur en révélant la vérité.
Bien sûr, il n'était pas nécessaire d'expliquer les choses à l'imposteur. Au lieu de répondre à la question d'Emrys, elle se contenta de le fixer du regard.
Emrys haussa les épaules d'un air nonchalant.
— Ramene-moi chez moi, veux-tu ? En fait, je vais dans la même direction que toi.
Sur ce, il ferma les yeux.
Cordelia n'eut d'autre choix que de dire au chauffeur de conduire.
La Porsche démarra en trombe, laissant une traînée de gaz d'échappement dans son sillage. Pas un mot ne fut prononcé durant tout le trajet, et la tension dans le véhicule était palpable.
La mine de Cordélia était toujours glaciale pendant tout ce temps.
Au bout d'une vingtaine de minutes, elle fronça soudainement les sourcils et dit :
— Ce n'est pas le chemin pour aller au Groupe Cordelia.
Le chauffeur l'ignora et continua à rouler.
Un sentiment d'inquiétude s'installa dans la poitrine de Cordelia.
En peu de temps, la voiture s'arrêta dans un grand espace.
Le chauffeur, Simon Hall, se retourna et afficha un sourire.
— Madame Youngblood, comprenez que je ne fais que mon travail.
— Qu'est-ce que c'est ? Les yeux de Cordelia étaient froids.
— Rien. Vous n'avez qu'à jouer le jeu et me laisser prendre plusieurs photos de vous. Je ne vous ferai aucun mal si vous coopérez.
Après avoir verrouillé les portes, il sortit un appareil photo et un couteau aiguisé de sous son siège.
— Madame Youngblood, je crois que vous êtes assez intelligente pour prendre la bonne décision.
Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Simon, qui regarda Emrys.
— Jeune homme, tu as de la chance aujourd'hui. Beaucoup de gens convoitent cette magnifique PDG, et tu auras la chance de voir son corps nu aujourd'hui.
Il était évident qu'il avait l'intention de prendre des photos de Cordelia nue.
Au lieu de crier à l'aide, Cordelia fixa Simon.
— Es-tu de mèche avec le Groupe Allure ? Ou Zachary est-il de mèche avec le Groupe Allure ?
Pendant des années, le Groupe Cordelia et le Groupe Allure avaient été des concurrents féroces dans l'industrie des produits de beauté.
Le Groupe Cordelia était sur le point d'être répertorié. Si des photos compromettantes de Cordelia venaient à être divulguées en ligne, cela pourrait causer des dommages irréparables à la réputation de l'organisation.
Zachary Lawson était le directeur des ressources humaines du Groupe Cordelia, qui avait engagé ce nouveau chauffeur pour Cordelia.
Simon fut surpris par sa question.
— J'ai entendu des histoires sur votre intelligence et votre courage, et maintenant j'ai enfin la chance de les constater par moi-même
Sa réponse confirma la supposition de Cordelia.
En gloussant, Simon dit :
— Madame Youngblood, je suis un gentleman qui ne peut pas se résoudre à humilier quelqu'un d'aussi beau que vous. Pourquoi ne pas vous déshabiller vous-même ? Si vous me forcez à agir, je crains de ne pas me contenter de prendre des photos.
Il avait prévu que Cordelia ne se rendrait pas sans combattre. Il y avait une lueur de désir et d'avarice dans ses yeux.
Soudain, Simon sentit une forte prise sur son poignet. Il leva rapidement les yeux pour voir Emrys le fusiller du regard.
— Comment oses-tu malmener Délia devant moi ? As-tu envie de mourir ? La voix d'Emrys était aussi froide que son regard.
Ayant passé cinq ans sur le champ de bataille, Emrys avait vu tellement de choses que son sens de l'observation était aiguisé à un point remarquable. Il était capable de reconnaître la moindre intention malveillante dans le regard de n'importe qui.
Dès qu'il avait posé les yeux sur le chauffeur, le regard instable de ce dernier lui avait fait sentir que quelque chose ne tournait pas rond. C'est pourquoi il avait demandé à Cordelia de le raccompagner.
En effet, le chauffeur avait une arrière-pensée.
— Attention, jeune homme ! La mine de Simon s'assombrit.
— Un spectacle gratuit ne te suffit pas ? Tu en veux plus, hein ?
Il tenta de rétracter son bras. À sa grande horreur, la poigne d'Emrys était aussi ferme que l'acier.
Crac !
Simon ressentit une douleur intense dans son poignet alors que son os était écrasé. Le couteau qu'il tenait dans sa main quelques instants auparavant tomba au sol.
— Ow !
Simon ne se doutait pas que les mains d'Emrys étaient assez fortes pour lui écraser l'os facilement.
Il poussa un cri d'agonie.
Jetant l'appareil photo, il déverrouilla les portes et s'enfuit.
Cependant, il sentit très vite une douleur monter dans ses jambes, et il s'écroula sur le sol.
Les coupables étaient deux cailloux irréguliers qui se sont enfoncés dans l'arrière de ses genoux.
Qu'est-ce qu'il a bien pu faire ? Ah !
Une terreur intense, faisant trembler tout son corps s'empara de Simon.
— Je ne peux même pas supporter d'intimider Délia. Qui es-tu pour profiter d'elle ?
Emrys s'avança et donna un violent coup de pied à la blessure de Simon.
— Aïe ! Un autre cri perça l'air, et Simon s'évanouit à cause de la douleur atroce.
Quiconque franchissait la limite d'Emrys était condamné.
La limite d'Emrys n'était autre que les sept dames. Ceux qui oseraient poser la main sur elles devraient faire face à la colère du seigneur du Sky Devourer.
S'ils se battaient, Simon serait déjà mort.
Cordelia sortit de la voiture et se plaça derrière Emrys. Ses cils tremblèrent lorsqu'elle vit à quel point il était intimidant.
— Qui diable es-tu ? demanda-t-elle.
Tout d'un coup, Emrys tourna sur lui-même et enleva son pantalon. En même temps, il plaqua Cordélia au sol.
— Delia, je suis désolé !
— Mmph !