Chapitre 53

Roxanne Meyers : J'ai lu tous les messages que Salvatore a envoyés sur mon téléphone. Chacun d'eux m'a d'autant plus troublé que, bien que j'aie envie d'être avec lui, son foutu métier de mafieux et ses mains ensanglantées n'étaient pas ce que je voulais pour ma vie, et encore moins pour mon enfant. Puis j'en suis venu à une conclusion : Roxanne Meyers devait disparaître, de quelque manière que ce soit, de n'importe où. De la chaise berçante que j'avais achetée pour ma maison, j'observais tous les jours cet homme mystérieux qui peignait le trottoir en face de chez moi depuis deux mois. C'était une chaise berçante comme celle que j'avais chez Salvatore, et chaque fois que je m'asseyais dedans, je sentais une brise qui me détendait, comme si me caresser le ventre était devenu un acte presque sacré. Ce matin-là, le soleil brillait et il n'y avait presque plus de nourriture dans le garde-manger. Cependant, j'avais déjà tout arrangé pour tout faire disparaître. Je savais que l'homme qui n'arrêtait jamais de surveiller ma maison et chacun de mes mouvements n'était rien de plus qu'un employé de Gianluca, le père de mon enfant. Ce n'était pas un homme de Renato, sous ses ordres, je n'aurais pas tenu deux jours dans cette maison. Cependant, cela ne signifiait qu'une chose : je devais fuir cet endroit.