Chapitre 8 Les illusions de bonheur
Victor et Isabella semblaient mener une vie parfaite aux yeux du monde extérieur. Leurs soirées étaient ponctuées de somptueux dîners dans les restaurants les plus en vogue de la ville, de fêtes glamour et de voyages exotiques. Ils formaient un couple envié, une image de succès et de bonheur. Cependant, derrière cette façade éclatante, des tensions commencèrent à se manifester, menaçant de fissurer leur relation idéale.
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Un matin, Victor se réveilla dans le lit somptueux de leur appartement. La lumière douce du soleil filtrant à travers les rideaux crée une atmosphère de calme apparent. Isabella était déjà debout, en train de préparer le petit-déjeuner. Elle portait un déshabillé de soie, et son visage affichait un sourire radieux.
« Bonjour, mon amour », dit-elle en posant une assiette garnie de fruits frais et de pâtisseries devant lui. « J'ai pensé que ce serait agréable de prendre le petit-déjeuner au lit aujourd'hui. »
Victor sourit faiblement, appréciant l'effort mais sentant une légère tension sous-jacente. « Merci, Isabelle. C'est très gentil de ta part. »
Ils mangèrent en silence, Isabella jetant de temps en temps des regards évaluateurs à Victor, comme si elle cherchait à déchiffrer ses pensées. Après le petit-déjeuner, Victor se prépare pour une réunion importante au bureau. Isabella l'accompagna à la porte, l'embrassant longuement.
« Bonne journée, Victor. Et n'oublie pas, nous avons ce dîner ce soir avec les Lefèvre. C'est très important pour nous. »
Victor hocha la tête, bien que ses pensées soient ailleurs. « Bien sûr, je serai là. »
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La journée se passa rapidement, Victor se plongeant dans son travail pour échapper aux tourments de son esprit. À la fin de la journée, il retrouva Isabella pour le dîner prévu. Le restaurant était luxueux, et les Lefèvre, des partenaires commerciaux importants, les attendaient déjà.
Isabella jouait parfaitement son rôle, souriante et charmante, maîtrisant l'art de la conversation avec une élégance naturelle. Victor l'observait, impressionné par son assurance mais de plus en plus conscient de l'entreprise qu'elle exerçait sur lui.
Pendant le dîner, Isabella fit en sorte de mettre en avant les réussites de Victor, le peignant comme l'homme d'affaires brillant qu'il était. Cependant, il sentait une légère manipulation dans ses paroles, comme si elle essayait de contrôler non seulement l'image qu'il projetait, mais aussi ses propres pensées et émotions.
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Les semaines passèrent, et Isabella devint de plus en plus contrôlante. Elle vérifiait constamment les messages de Victor, s'assurant qu'il ne communiquait pas avec Sophie ou toute autre femme. Elle organisait chaque aspect de leur vie sociale, dictant où ils allaient, qui ils voyaient, et même ce qu'ils mangeaient.
Un soir, après une longue journée de travail, Victor rentra chez lui, espérant trouver un peu de répit. Isabella l'attendait, une expression sévère sur le visage.
« Victor, où étais-tu ? » demanda-t-elle, ses bras croisés. « Je t'ai appelé plusieurs fois et tu n'as pas répondu. »
Victor soupira, retraité de sa veste. « J'étais en réunion, Isabella. Tu sais que j'ai beaucoup de travail en ce moment. »
« À la réunion ? » répéta-t-elle, le doute dans la voix. « Avec qui ? Tu sais à quel point il est important que tu sois disponible pour moi. »
Victor sentit la frustration monter en lui. « Isabella, je ne peux pas être à ta disposition à chaque instant. J'ai un travail, des responsabilités. Tu dois comprendre ça. »
Elle serra les lèvres, son regard devenant plus froid. « Je comprends très bien, Victor. Mais tu dois aussi comprendre que nous avons une image à maintenir. Nous devons être unis. »
Victor ne répondit pas, préférant éviter une confrontation plus violente. Mais cette dispute mineure marquait le début des fissures dans leur relation.
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Un autre incident survint quelques jours plus tard, alors qu'ils se préparaient pour une soirée caritative. Isabella avait choisi une robe pour Victor, insistant sur le fait qu'il devait la porter.
« Victor, cette robe est parfaite pour toi. Elle reflète notre succès et notre élégance. »
Victor regardait la robe, une expression de résistance sur le visage. « Isabella, je préfère choisir mes propres vêtements. Je n'ai pas besoin que tu décides tout pour moi. »
Isabella le fixa, ses yeux se rétrécissent. « Victor, fais-moi confiance. Tu seras parfait dans cette robe. »
Victor sentit sa colère monter. « Ce n'est pas une question de confiance, Isabelle. C'est une question de contrôle. Tu veux tout contrôler, et je n'en peux plus. »
Isabella reste silencieuse un instant, puis son visage s'adoucit. « Je suis désolée, Victor. Je veux juste ce qu'il ya de mieux pour nous. »
Victor hocha la tête, bien que ses doutes ne soient pas apaisés. Il portait la robe, mais la soirée fut marquée par une tension palpable entre eux.
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Les disputes mineures devinrent de plus en plus fréquentes, chaque petit désaccord mettant en lumière les véritables dynamiques de leur relation. Isabella, autrefois charmante et séduisante, montrait un visage plus sombre, plus calculateur.
Un soir, alors qu'ils étaient à table, Isabella aborda un sujet délicat.
« Victor, je pense qu'il est temps de vendre la maison que tu partageais avec Sophie. Cela vous permettra de tourner la page définitivement. »
Victor posa sa fourchette, une vague de tristesse le submergé. « Cette maison a beaucoup de souvenirs, Isabella. Ce n'est pas si simple. »
Isabella serre la mâchoire. « Ce sont justement ces souvenirs qui te retiennent. Nous devons avancer, Victor. Versez notre bien. »
Victor serra la tête, sentant une distance grandissante entre eux. « Peut-être que tu as raison, Isabelle. Mais laisse-moi du temps. »
Isabella ne répondit pas, son regard exprimant une déception non dissimulée. Victor se sentait de plus en plus piégé, incapable de trouver un équilibre entre ses propres besoins et les exigences d'Isabella.
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Pendant ce temps, Sophie continue de reconstruire sa vie loin de Victor. Elle avait trouvé un certain apaisement dans sa nouvelle routine, se concentrant sur sa grossesse et son travail à la librairie. Elle avait également commencé à fréquenter un groupe de soutien pour futures mères, où elle se fit de nouvelles amies et trouva un soutien précieux.
Un jour, alors qu'elle discutait avec une amie du groupe, Claire, Sophie partagea ses sentiments sur Victor et leur séparation.
« Tu sais, Claire, parfois je me demande si j'ai fait le bon choix en gardant le secret de ma grossesse. Victor a le droit de savoir, mais je ne veux pas compliquer sa vie plus que nécessaire. »
Claire pose une main réconfortante sur celle de Sophie. « Sophie, tu fais ce qui te semble juste. Victor découvrira la vérité en temps voulu. Pour l'instant, concentre-toi sur toi et ton bébé. »
Sophie hocha la tête, reconnaissante pour le soutien de Claire. « Merci, Claire. C'est difficile, mais je dois avancer. Pour moi et pour mon enfant. »
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Victor, de son côté, continuait de se débattre avec ses propres démons. Les disputes avec Isabella devenaient de plus en plus fréquentes et violentes, érodant peu à peu les fondements de leur relation.
Un soir, après une énième dispute, Victor sortit pour prendre l'air. Il marche longtemps dans les rues de la ville, ses pensées tourmentées par le chaos de sa vie actuelle. Il se retrouva devant un café, un endroit où il avait l'habitude de venir avec Sophie.
Il entre et s'assit à une table, commandant un café. Le lieu était rempli de souvenirs, chaque pièce, chaque table rappelant un moment partagé avec Sophie. Victor ressentait une vague de nostalgie l'envahir, regrettant la simplicité et l'authenticité de leur relation.
Alors qu'il sirotait son café, il se rend compte qu'il devait faire face à la réalité. Sa relation avec Isabella, bien que passionnée au début, se révélait être un piège doré. Il devait trouver une manière de reprendre le contrôle de sa vie, de réévaluer ses choix et de chercher la vérité sur ce qui s'était réellement passé entre lui et Sophie.
Victor savait que le chemin vers la vérité serait difficile et semé d'embûches, mais il sentait qu'il n'avait pas d'autre choix. Pour retrouver la paix intérieure, il devait affronter ses peurs et ses doutes, et peut-être, un jour, retrouver Sophie pour obtenir des réponses et, espérait-il, une chance de rédemption.