Chapitre 10 : Emmanuel a une femme
Frederick était sous le choc face à ce diagnostic.
À ce moment-là, un médecin du service de médecine interne s'approcha de lui et lui dit,
- Le cancer de votre mère est déjà à un stade avancé. Il faut l'opérer immédiatement. Autrement, sa vie sera en danger !
La voix tremblante de Frederick demanda :
- Comment ? Combien coûte l'opération ?
- Trois cent mille euros. Toute procédure supplémentaire sera facturée séparément. Le médecin partit après avoir dit cela.
En tant que médecin, Frederick connaissait bien les politiques de l'hôpital. Il savait que l'opération ne serait organisée qu'une fois le paiement effectué.
- Emmanuel, que dois-je faire maintenant ? Je n'ai pas trois cent mille euros !
Frederick ne savait pas quoi faire.
Il ne travaillait à l'hôpital que depuis deux ans, et la plupart de ses revenus étaient consacrés aux études de sa jeune sœur. Il ne lui restait donc plus beaucoup d'économies.
- Ne t'inquiète pas, nous trouverons une solution ! Emmanuel réconforta son ami.
Après une pause, il glissa la carte bancaire qu'Alessandra lui avait donnée dans la main de Frédéric et dit :
- Prends d'abord ceci. Il y a soixante mille euros dessus.
- C'est... Ce n'est pas la carte bancaire de ta mère ? Comment pourrais-je utiliser cet argent ? Le corps de Frédéric tremblait et ses yeux se remplissaient de larmes.
C'était l'argent durement gagné par la mère de son meilleur ami, et il n'était pas normal qu'il le prenne.
- Ne t'inquiète pas pour ça. La priorité actuelle est de sauver ta mère !" Emmanuel insista pour que Frederick garde la carte bancaire.
- Mais même avec ça, je n'ai toujours pas trois cent mille euros ! Cent mille euros c'est le maximum que je puisse trouver aujourd'hui, répondit Frédéric d'une voix tremblante, comme s'il était sur le point de fondre en larmes.
- De plus, je ne peux vraiment pas prendre l'argent de ta mère. Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour le rembourser...
Emmanuel se sentait également impuissant en voyant l'air angoissé de Frederick.
À ce moment-là, Milani passa par hasard et remarqua l'interaction entre les deux hommes.
- Ha ! Vous ne trouvez pas ça embarrassant que deux hommes adultes soient vus en train de pleurer à l'hôpital ?
Milani avait toujours méprisé Emmanuel et s'était disputée avec Frederick un peu plus tôt. De toute évidence, elle n'allait pas rater l'occasion de se moquer d'eux en assistant à la scène.
- Taisez-vous, Milani ! Emmanuel réprimanda la femme pour ses remarques sarcastiques.
Comme Frederick était déjà dévasté par la nouvelle du diagnostic de cancer de sa mère, Emmanuel ne pouvait pas laisser Milani remuer le couteau dans la plaie de son ami.
Cependant, de façon inattendue, lorsque Frederick vit Milani, il prit l'initiative de la supplier :
- Milani, la plus belle, à en juger par votre apparence glamour, vous devez être très riche, n'est-ce pas ?
Interloquée par l'attitude inhabituelle de l'homme, Milani recula de quelques pas et demanda prudemment :
- Que voulez-vous ?
- S'il vous plaît, prêtez-moi deux cent mille dollars ! On vient de diagnostiquer un cancer à ma mère et elle doit être opérée immédiatement. Je vous en supplie ! Je vous rendrai l'argent dès que je l'aurai !
Frederick supplia désespérément Milani. Il était à deux doigts de se mettre à genoux, mais Milani n'avait toujours pas l'intention de lui prêter de l'argent.Outre le fait qu'elle n'avait pas beaucoup d'argent, elle ne lui en prêterait pas, même si elle en avait.
- Hah ! Vous perdez la tête. Je n'ai pas deux cent mille à vous prêter.
Après une pause, elle poursuivit :
- C'est pour ça que les pauvres sont si pathétiques. Vous ne pouvez même pas payer les frais d'opération de votre mère. Faut-il s'étonner qu'aucune femme ne veuille vous épouser ?
Non seulement Milani refusa de l'aider, mais elle remua le couteau dans la plaie avant de s'en aller. Frederick brûlait de colère après le départ de la femme. Si Emmanuel ne l'avait pas arrêté, il l'aurait battue à mort.
- Calme-toi, Frederick ! Emmanuel serra Frederick dans ses bras, essayant le mieux possible de réconforter son ami, qui était au bord du gouffre.
Frédéric finit par se calmer. S'il avait battu Milani, il aurait été arrêté, et il n'y aurait eu personne pour trouver l'argent nécessaire à l'opération de sa mère.
Frederick commença à contacter les personnes figurant dans son annuaire, y compris celles dont il n'était pas proche. Il passa plus de dix appels consécutifs pour leur demander de lui prêter de l'argent. Afin d'aider son ami, Emmanuel contacta également des personnes qu'il connaissait. Malgré leurs efforts, les deux hommes n'avaient réussi à emprunter que soixante-dix mille euros au total, ce qui ne représentait même pas le tiers des trois cent mille dont ils avaient besoin.
- Qu'est-ce qu'on fait ? Ma mère risque de mourir si elle tarde à être opérée ! Frederick craqua finalement et se mit à sangloter devant Emmanuel.
Emmanuel laissa échapper un soupir et dit,
- S'il te plait, ne pleure pas. Je vais essayer de demander à ma femme. Je suis sûr qu'elle te le prêtera !
En réalité, Emmanuel n'était pas sûr que Mackenzie accepterait de l'aider. Cependant, tous deux étaient à court d'idées. Avec leur statut social, il ne leur serait pas facile d'emprunter trois cent mille en si peu de temps.
- Ta femme ? Frédéric fut tellement choqué que ses larmes s'arrêtèrent aussitôt de couler.
- Emmanuel, es-tu devenu t'es devenu fou toi aussi ? Depuis quand as-tu une femme ?
Ne sachant comment expliquer la situation, Emmanuel se contenta de sourire d'un air désespéré avant d'appeler Mackenzie. Après l'incident de la veille, Emmanuel avait mémorisé le numéro de Mackenzie au cas où elle le bloquerait à nouveau sur WhatsApp.
Il appela Mackenzie :
- Bonjour, quoi de neuf ?
Emmanuel était soulagé que Mackenzie ait répondu à son appel. D'ailleurs, d'après le ton clair et le rythme régulier de sa voix, elle n'avait pas l'air d'être en réunion ou pressée.
- Mme Quillen, j'aimerais vous emprunter de l'argent, déclara Emmanuel en précisant l'objet de son appel, sans tourner autour du pot.
Mme Quillen ? Frederick était stupéfait. Est-ce vraiment sa femme ? Pourquoi s'adresserait-il ainsi à sa femme ?
- Emprunter de l'argent ?
Mackenzie se figea aux mots d'Emmanuel. Après avoir repris ses esprits, un sourire amusé se dessina sur son visage.
Avant de recevoir l'appel d'Emmanuel, elle avait des doutes après ce qui s'était passé la nuit précédente, pensant que cet homme ne l'avait peut-être pas épousée pour son argent. Était-il déjà en train de montrer son vrai visage ?
Malgré son scepticisme, elle demanda :
- De combien avez-vous besoin ?
- Cent vingt-huit mille ! répondit aussitôt Emmanuel.
Frédéric et lui avaient réussi à réunir cent soixante-douze mille jusqu'à présent, c'était donc le solde dont ils avaient besoin.
La curiosité de Mackenzie fut immédiatement éveillée.
- Vous avez refusé les cent mille euros que je vous ai offerts hier soir. Maintenant, vous me demandez de vous prêter cent vingt-huit mille ?
- Yep. Voulez-vous me les prêter ? demanda Emmanuel avec désinvolture.
Il n'aimait pas s'expliquer, et il ne voulait pas non plus agir de manière pitoyable devant sa femme.
Bip... Bip...
Mackenzie raccrocha le téléphone sans répondre.
Emmanuel plissa les sourcils lorsqu'il entendit la tonalité de fin d'appel.
C’était cette réponse ? Est-ce un refus ?
Frederick n'avait pas encore complètement assimilé la situation, mais Emmanuel n'avait pas l'air de parler à sa femme. On aurait plutôt dit qu'il demandait une faveur à son supérieur !
- Emmanuel, je devrais peut-être essayer d'emprunter à des usuriers à la place...
Frederick ne voulait pas mettre son meilleur ami dans une situation difficile. Il était trop tard pour qu'il puisse contracter un prêt, mais Frédéric était persuadé que les usuriers lui prêteraient instantanément cent mille euros.
- Tu ne peux pas faire ça ! objecta Emmanuel.
- Tu aurais de gros problèmes si tu ne les remboursais pas à temps.
Ding !
Alors qu'ils étaient tous les deux désemparés, Emmanuel reçut soudain un message sur son téléphone : vous avez reçu deux cent mille euros sur votre compte de la part de Mackenzie.
C’est quoi ça ?
Frédéric n'en croyait pas ses yeux lorsqu'il vit le message. Regardant fixement Emmanuel, il dit avec envie :
- Oh mon Dieu ! Cette femme est-elle vraiment ton épouse ? Elle... Est-elle très riche ?
Il était certain qu'elle ne manquait pas d'argent, puisqu'elle avait instantanément transféré à Emmanuel deux cent mille euros, presque le double de la somme demandée par ce dernier. Emmanuel sourit simplement sans répondre. Il ne put s'empêcher de se sentir gêné en voyant l'expression du visage de Frédéric. C'était comme si ce dernier était envieux de le voir vivre aux crochets d'une femme ! De plus, à part le fait qu'il savait que Mackenzie était cadre supérieur dans une entreprise, il n'avait aucune idée de sa véritable identité et de sa fortune. Il ne pouvait donc pas répondre à la question de Frederick.
- Prends cet argent et demande à l'hôpital d'organiser l'opération de ta mère immédiatement ! dit Emmanuel en transférant l'argent à Frédéric.
- Merci ! S'il te plait, transmets aussi mes remerciements à ta femme. Dis-lui que je lui rendrai son argent dès que possible !
Des larmes de gratitude coulèrent sur les joues de Frederick. Il était immensément reconnaissant au couple de lui avoir prêté mainforte en cette période de crise et d'avoir ainsi résolu tous ses problèmes.
- Il n'y a pas d'urgence. Ne t'inquiète pas pour l'instant ! rassura Emmanuel en souriant.
À première vue, il était sûr que Mackenzie n'avait pas de difficultés financières. Cela dit, il essaierait quand même de la rembourser dès que possible. Après tout, il ne voulait pas que Mackenzie le prenne pour un croqueur de diamants.
Milani venait de régler sa note lorsque Frédéric s'approcha du comptoir pour effectuer le paiement. En le voyant, elle fut stupéfaite de voir que Frédéric avait réussi à rassembler trois cent mille euros en si peu de temps.
Elle n'arrivait pas à croire que l'indigent qui la suppliait de lui prêter deux cent mille euros il y a quelques instants avait trouvé l'argent nécessaire pour payer l'opération en un clin d'œil.
- Je parie que vous vous êtes adressé à un usurier, n'est-ce pas ? Gare aux intérêts cumulés. Vous pourriez finir par les payer au prix fort ! se moqua Milani.
Frédéric n'aimait pas cette femme à la base. Après l'avoir entendue, il répliqua vivement,
- La femme d'Emmanuel m'a prêté l'argent. En fait, elle a transféré deux cent mille euros sur le compte d'Emmanuel juste après qu'il l'ait demandé. Heureusement que ce dernier n'était pas intéressé par une femme comme vous. Sinon, sa vie aurait été si triste !
Quoi ?
Milani n'en revenait pas.
La femme d'Emmanuel ?
Cet homme sans ressources s'est trouvé une femme ?