Chapitre 6 : Le rat mort sur le lit

Point de vue de Jasmine — Il n'est pas descendu aujourd'hui non plus? Russo, le père de Hardin, demanda alors que nous étions installer autour de la table à manger pour dîner. J'ai vu ma mère hausser les épaules mais je savais qu'elle était la plus contrariée car elle faisait de tout son possible pour entrer en contact avec Hardin et je détestais encore plus Hardin pour cela. Aujourd'hui à l'école, il m'avait publiquement humilié après qu'un de ses amis ai menti en me disant que je pouvais m'asseoir à leur table car j'étais de la famille de Hardin, ce que j'ai fini par faire d'ailleurs en m'asseyant à cette table. Eh bien, je ne pouvais pas leur en vouloir. Je me reprochais d'avoir été aussi naïve et de penser que l'ordre venait directement de Hardin alors qu'il ne voulait même pas aller à l'école ou rentrer au manoir avec moi. Je frissonnai en me souvenant du regard confus dans ses yeux quand il m'avait vu là-bas avant que ce regard ne se transforme en rage. Une rage pure et inaltérée. — Qu'est-ce que cette chose fait ici? Avait-il demandé et personne, même pas Alex, son ami qui m'avait invité à la table, n'avait pu se lever pour me défendre en lui expliquant que je n'étais pas là de mon propre gré. Mais une fois de plus, Hardin s'est mintré être le roi de l'école dont tout le monde avait peur. — Peut-être qu'il se joindra à nous une autre fois alors. Russo dit, donnant à ma mère un sourire compatissant empreint d'un tel amour, j'en étais presque jalouse. J'aimerais vivre un tel amour comme celui de ma mère et de mon beau père. Et je souhaitais qu'Hardin puisse voir à quel point ils étaient sincères et arrêter avec tout ce théâtre. — Merci mon amour. Allons manger. Répondit ma mère à son nouveau époux, embrassant sa joue et serrant sa main, ce qui fit s'élargir son sourire à lui. Qu'y avait-il à ne pas aimer chez eux? Je voulais être aimée de cette manière. Je voulais être séduite et avoir mon conte de fées comme ma mère l'avait actuellement. — Alors, dis-moi. Comment se passe l'école? J'espère qu'Hardin ne te pose pas trop de problèmes? Russo demanda et je m'étouffai avec l'eau que je buvais. Comment fallait-il que je réponde sans mentir? Puisse que je suis une mauvaise menteuse. Et il n'y avait aucun moyen que je puisse lui dire ce qu'Hardin avait vraiment fait, c'est-à-dire la vérité impliquant la façon dont il avait juré de faire de ma vie un enfer malgré l'avertissement de son père. Comment il ramenait des filles à la maison pour coucher avec elles et la façon dont j'avais vu le pénis de son fils. Mon visage rougit en me souvenant de la manière dont il avait retenu Dahlia avec tant de contrôle démontrant ainsi qu'il l'avait déjà fait un million de fois. Frottant mon dos, ma mère me regarda avec inquiétude et je me raclai la gorge et feignis un faux sourire. — Ça va? Demanda-t-elle et je hochai rapidement la tête toute stressée. — Désolée. La question t'a-t-elle autant bouleversée? Russo demanda et je secouai la tête à nouveau si vite que j'espérais qu'il ne voit pas à travers mon mensonge. — Il ne me dérange pas du tout. Répondis-je, me mordant l'intérieur de la joue pour m'empêcher d'ajouter le 'encore' Parce que la vérité était que je savais qu'Hardin avait des projets pour moi. Et rien de tout ce qu'il préparait pour moi ne serait bon. — Il n'est pas particulièrement accueillant pour le moment, mais avec le temps, j'espère qu'il le sera. Ajoutai-je et Russo en sourit. — Je suis sûr qu'il finira par l'être. Il a toujours été un enfant têtu mais il finira par s'adoucir. Je suis sûr qu'il le sera. Je n'en étais pas si certaine mais je souris et hochai la tête. La preuve qu'Hardin était loin de me souhaiter la bienvenue dans la famille m'attendait bien évidemment sur mon lit lorsque je sortis de la douche plus tard dans la nuit. J'ai crié si fort, courant vers la porte et haletant jusqu'à ce que je réalise que si je ne cessais pas de crier aussi fort, ma mère entendrait et viendrait voir ce qui n'allait pas avec moi. Regardant la serrure de la porte, je me demandais comment il y était entré car j'étais sûre d'avoir verrouillée ma porte. Ou ne l'avais-je pas fait? Je me le demanda toute confuse Le rat mort sur le lit avec une note écrite dans le sang de ce qui était probablement celui du rat, disait 'Bienvenue dans la famille'. Cela était plus que suffisant de prouver qu'Hardin était effectivement entré dans ma chambre. Ce rat mort n'était pas là quand je suis rentrée de la salle à manger, donc c'était forcément quand j'étais dans la salle de bain qu'Hardin l'y a posé sur le lit. Avait-il pénétré dans la salle de bain aussi? M'avait-il vu toute nue? Non, je ne pouvais pas me permettre de penser qu'il l'avait fait. Hardin me déteste, c'est évident. Il ne voudrait donc pas voir quelqu'un qu'il détestait nu, n'est-ce pas? Secouant la tête pour me convaincre moi même, je pris de profondes respirations, comptant à rebours de dix à un continuellement, tout en essayant de me calmer avant de commencer à réfléchir à ce que je devais faire par la suite. Je ne pouvais pas le confronter. C'est évident. Non. Ce serait jouer directement dans ses mains et j'avais appris plus d'une fois que je ne gagnerais jamais dans une confrontation physique face à Hardin Morales. Il était la raison pour laquelle le mot intimidant avait été créé. Comment quelqu'un d'aussi beau pouvait-il être si impitoyable? Je me le demandais. Attrapant mon téléphone, j'ai composé le numéro de Nadia et elle a décroché dès le premier appel. — Yo, Jazz, quoi de neuf? Elle semblait sur le point de s'endormir, à entendre le ton de sa voix — Ce qui ne va pas, c'est qu'Hardin a laissé un rat mort sur mon lit avec une note en sang. — Quoi? Tu es sérieuse? Laisse-moi voir ça! Changeant rapidement l'appel en vidéo, je me suis approchée du lit sur la pointe des pieds lui montrant ce qui y était et elle a crié. — C'est dégoûtant. Comment a-t-il pu entrer dans ta chambre? N'as-tu pas verrouillé ta porte? — Biensûr que je l'ai fait. Ou du moins je suis sûre de l'avoir fait ai-je répondu, reculant pour me tenir près de la porte. C'était presque comique que je me tienne dans ma chambre, ne portant rien d'autre qu'une serviette enroulée autour de ma poitrine ayant l'air d'une parfaite étrangère. — En as-tu parlé à ta mère? Demanda-t-elle, les yeux grands ouverts et semblant très loin de la personne endormie que j'avais appelé. La nouvelle était assez effrayante pour réveiller quelqu'un. — Non. Chuchotai-je. La dernière chose dont j'avais besoin était de signaler Hardin et de le rendre encore plus furieux contre moi. Son père pensait que ses menaces à son égard avaient fonctionné et la dernière chose que je voulais était d'aggraver les choses pour moi-même. — Alors, comment vas-tu t'en débarrasser de ton lit ou tu ne prévois pas de dormir sur le lit ce soir? Me questionna Nadia — Je trouverai un moyen de contourner ça, mais je doute de pouvoir dormir sur ce lit ce soir. Regardant le canapé, je savais que j'y dormirai, ou du moins si je serai capable de dormir après ce qui s'était passé. La première chose à faire demain, serait de demander que la serrure de la porte de ma chambre soit changée immédiatement. — D'accord, fais-moi savoir si quelque chose d'autre se passe, d'accord? Dors avec un œil ouvert. Ce garçon est un fléau. Dit-elle et quand elle hocha la tête, je raccrochai et regardai le désordre étalé sur mon lit. Il y eut un coup à ma porte et je tressaillis. — Qui est là? Bégayai-je, me précipitant ensuite pour trouver un sac en papier afin de me débarasser du désastre étalé sur le lit quand j'entendis la réponse de ma mère derrière la porte. C'était le pire timing de l'histoire des timings. — Donne-moi juste une minute. Criai-je, prenant une grande respiration et réprimant l'envie de crier davantage en enlevant le rat et le papier ensanglanté, puis les cachant à l'intérieur d'un sac en nylon à côté de mon lit. Ensuite, je retire les couvertures du lit et les place dans le panier à linge. Je me suis précipitée vers mon armoire pour prendre une robe, j'ai pris une grande inspiration et finalement j'ai ouvert la porte à ma mère. — Oh, tu étais dans la salle de bain. Est-ce un mauvais moment ? Je peux toujours revenir plus tard a t'elle dit et j'ai secoué la tête avec un sourire qui était probablement trop large, cela pouvait être suspect. Puis je me suis mis de côté afin de la laisser entrer. Ses yeux se sont posés sur mon lit et elle m'a regardé, les sourcils levés. — Que s'est-il passé avec les draps de ton lit, Jasmine ? Je résistais à l'envie de lui avouer tout en criant que son beau-fils avait laissé tomber un rat mort et une note ensanglantée me souhaitant la bienvenue dans la famille Morales. — J'ai taché mon lit. Point final ! Tu sais comment ça peut être, n'est-ce pas maman?. J'ai balbutié et quand elle a acquiescé, j'ai poussé un soupir de soulagement et ensuite fait un geste vers le canapé pour lui dire de bien vouloir prendre place — Oh non, je ne suis pas là pour te prendre beaucoup de ton temps. Je sais combien de stress je t'ai causé avec ce mariage et je suis tellement contente que tu aies été si compréhensive envers moi. J'ai l'impression que nous n'avons pas beaucoup traîné ensemble depuis que nous avons aménagé ici. Tu sais, juste toi et moi. Et donc je voulais te demander si tu aimerais déjeuner avec moi. Quand tu seras libre, bien sûr. J'ai acquiescé avec un sourire, tendant la main pour embrasser ma mère et me rappelant que peu importe ce que Hardin pensait ou dirait, elle était la personne la plus douce au monde. Elle n'était pas une opportuniste et moi non plus d'ailleurs. — N'importe quand me convient, maman. Lui ai-je dit et elle a acquiescé, embrassant ma joue. — D'accord alors. Je te laisse. Bonne nuit mon amour. Je lui ai fait signe en refermant la porte et immédiatement je me suis retournée, mon sourire s'est estompé car je savais que ce n'était que le début des manigances de Hardin à mon égard. Je redoutais ce qui allait se passer par la suite.