Chapitre 5 Produits d'occasion
Lorsque Jared arriva à la porte, le convoi du marié avait bloqué la sortie.
Un jeune homme vêtu d'un costume et de chaussures en cuir descendit d'une voiture joliment décorée, un bouquet de fleurs à la main. Il s’agissait de Leyton.
Dès qu'il aperçut Jared, il fut momentanément abasourdi. Lorsqu'il reprit ses esprits, il se mit à rire à gorge déployée.
– J'avais oublié que c'était aujourd'hui que tu sortais de prison. Quelle merveilleuse coïncidence. Voudrais-tu assister à mon mariage avec Sandy ?
Leyton lança à Jared un regard moqueur teinté de malice.
Cependant, Jared se contenta de lui lancer un regard glacial en retour. Après quoi, il s'écarta pour partir, car il ne voulait pas perdre de temps à parler avec ce genre de personne.
– Attends ! Soudainement, Leyton bloqua le chemin de Jared.
– C'est parce que tu n'as pas les moyens d'acheter un cadeau ? Ne t'inquiète pas, tu n'as pas besoin de nous offrir quoi que ce soit. Tu peux simplement prendre les restes du banquet. Nous organiserons notre réception de mariage à l'hôtel Glamor. Si tu ne viens pas, je crains que tu n’aies plus jamais l'occasion d'y manger.
Offrant à Jared un sourire méprisant, Leyton lui donna même une tape sur la joue.
Cependant, ce dernier la repoussa avec force.
– Idiot, qu'y a-t-il de si génial à épouser des produits usagés ? Tu ne fais que prendre mes restes, ricana Jared.
En vérité, Jared n'avait jamais touché Sandy auparavant. Pas même sa main. Il avait simplement dit cela pour contrarier Leyton et se venger de Sandy.
L'instant d'après, Leyton regarda dans la direction de Sandy.
Elle lui avait dit qu'elle n'avait jamais tenu la main de Jared, mais maintenant il n'en était plus si sûr.
Sandy devint nerveuse lorsqu'elle remarqua le regard de Leyton. Se tournant vers Jared, elle ne pût s’empêcher de rugir.
– Jared, quels mensonges es-tu en train de débiter ? Comment oses-tu me traiter de produits usagés ? Je ne permettrais jamais à quelqu’un de ton espèce me tenir la main !
Même Melinda a commencé à paniquer.
– Jared, arrête de te comporter comme un aigri », l’a-t-elle réprimandé.
– Ma fille n'aurait jamais laissé quelqu'un comme toi la toucher ! Ajouta-t-elle.
Cela dit, elle s’est ensuite tournée vers Leyton pour lui expliquer.
– Leyton, ne l'écoute pas. Il est évident qu'il dit ça pour te contrarier. Vu la difficulté qu'elle avait à trouver un gendre riche, elle n'allait pas laisser les paroles de Jared contrecarrer son plan.
– Mme Gibson, ne vous inquiétez pas. Je ne crois pas un traître mot de ce qu’il raconte.
De toute évidence, Leyton n'était pas un imbécile qui se laissait facilement prendre.
– Tu es libre de le croire ou non.
Ignorant Leyton, Jared le traversa pour se diriger vers la sortie.
– Un instant ! s’écria Leyton.
– Tu ferais mieux de te taire. Si je te trouve en train de répandre des rumeurs sur ma femme, je te le ferais payer !
Leyton craignait que Jared ne salisse la réputation de la famille Scott.
– Haha, ma bouche m'appartient et je suis libre de dire ce qui me chante. Que comptes-tu faire sinon ?
Fixant froidement Leyton, Jared a ajouté :
– En fait, c'est toi qui devrais faire attention. Sinon, tu ne sauras même pas ce qui t'arrivera le jour où tu perdras la vie.
Lorsque ses yeux s'accrochèrent au regard perçant de Jared, Leyton eut une prise de conscience soudaine et sentit un frisson lui parcourir l'échine.
Réalisant qu'il était humilié l'instant d'après, il écarquilla les yeux avant de menacer :
– Tu es le bienvenu pour essayer si tu n'as pas peur de la mort. Le moment venu, tu me supplieras à genoux !
Leyton était rempli de rage. Si cela n’avait pas été son mariage, il aurait donné une leçon à Jared.
– Nous ne le saurons pas avant que cela n'arrive. Attendons de voir.
Jared lança à Leyton un regard méprisant.
– Leyton, c'est le moment d’y aller. Ignorons ce salaud fauché.
Melinda lança un regard condescendant à Jared.
Tenant les fleurs à la main, Leyton et son entourage se dirigèrent vers la maison.
Observant la silhouette du marié qui s'éloignait, Jared envoya un rayon de lumière dans le corps de ce dernier d'un simple geste du doigt.
Leyton fut visiblement secoué pendant un bref instant. Cependant, il n'y pensa pas trop et continua à avancer.
– Voyons si tu vas t'agenouiller devant moi et me supplier.
Avec un sourire en coin, Jared se retourna et partit en direction de l'Hôtel Glamor.
Pendant ce temps, à l'entrée de l'hôtel, William attendait Jared en personne, ce qui poussa toutes les personnes présentes à spéculer sur ce qui se passait.
– C'est bien M. Sullivan ? C'est une surprise de le voir attendre quelqu'un à l'entrée. Je me demande qui cela peut-il bien être.
– J'ai entendu dire que le fils aîné de la famille Scott se mariait et que le mariage avait lieu ici. Se pourrait-il que ce soient eux qu’il attend ?
– Peut-être. Après tout, la famille Scott est aussi une famille importante. Il devrait donc leur montrer un peu de respect.
Alors que la foule affluait peu à peu dans l'hôtel Glamor, William faisait les cent pas devant l'entrée, regardant sa montre de temps en temps.
– Papa, je crois que ce type nous a racontées des conneries. Toutes ces histoires de poumon gauche blessé et de menace pour ta vie ne sont que des bêtises. Tout ce que tu as, c'est une inflammation pulmonaire due à ta grippe, alors arrête de l'attendre et laisse-moi t'emmener à l'hôpital, tenta de le persuader Joséphine.
William est arrivé depuis une demi-heure mais n'a pas vu Jared. Quant à Joséphine, elle pensait que ce dernier n’était qu’un mythomane, car William n'avait jamais parlé de blessure au poumon gauche auparavant. De plus, c'était la première fois que cette situation se produisait.
– Joséphine, il y a des choses que tu ne sais pas. Les médecins à l'hôpital n'ont aucun moyen de voir la blessure de mon poumon gauche. Cette maladie cachée m'accompagne depuis plus de vingt ans. La seule raison pour laquelle je n'ai rien dit à personne, c'est que je ne voulais pas que tu t'inquiètes.
William soupira sinistrement.
Stupéfaite par cette révélation, Joséphine a tenu nerveusement la main de son père.
– Papa, que se passe-t-il ? S'il te plaît, ne me fais pas peur... J'ai déjà appelé le docteur Watson, il va bientôt arriver.
Joséphine était prise de panique. Elle n’a jamais connu sa mère. Pendant tout ce temps, William l'avait élevée seul, et ils représentaient tout l'un pour l'autre. Si quelque chose arrivait à son père, elle ne savait pas comment elle surmonterait cela.
– C'est une longue histoire. Je te la raconterai quand nous aurons le temps.
Alors que ses mots tombaient, William consulta à nouveau sa montre avant de regarder loin devant lui.