Chapitre 8 Aiguille de Résurrection de l'Âme
– Docteur Miracle, je vous prie de me prendre comme votre élève !
Cela dit, Jonathan s'inclina devant Jared.
Grimaçant en réponse, Jared réalisa qu'il n'avait plus d'énergie. Quant à Joséphine, elle jeta un regard perplexe à Jonathan.
– Docteur Watson, que faites-vous ? Mon père ne s'est même pas encore réveillé.
Joséphine ne comprenait pas pourquoi Jonathan s'adressait à Jared comme à un docteur miracle alors que son père était toujours inconscient.
– Mme Sullivan, vous n'êtes probablement pas au courant que ce monsieur vient d'appliquer l'aiguille de résurrection des âmes, qui est capable de ressusciter un mort. Par conséquent, M. Sullivan s'en sortira très bien ! expliqua Jonathan.
– Il est si doué que ça ?
Joséphine regarda Jared avec incrédulité. Si ce que dit Jonathan est vrai, Jared mérite vraiment son titre de Docteur Miracle.
– Je n'arrive pas à croire que tu maitrises l'aiguille de résurrection des âmes ! s’exclama Jonathan avec admiration.
L'aiguille de résurrection des âmes était une ancienne technique d'acupuncture qui s'était perdue au fil des générations. Cependant, Jared ne comprenait pas de quoi Jonathan parlait, car il ne l'avait appris que de Draco.
– Docteur Miracle, je suis le docteur Jonathan Watson, président adjoint de l'Association de Médecine Traditionnelle de Horington. J'ai lu des ouvrages anciens sur cette technique, mais je ne m'attendais pas à avoir l'honneur de la voir à l'œuvre aujourd'hui. Je vous prie de m'accepter comme votre élève.
Sur ce, Jonathan se prosterna devant Jared.
Alors que Jared était déconcerté par la réaction de Jonathan, des toussotements retentirent dans la pièce. William était enfin réveillé.
– Papa ! s’empressa de réagir Joséphine en essayant de l'aider à se lever. Mais Jared l’a retenue.
– Madame Sullivan, il n'est pas censé bouger pour l'instant. Il faut attendre que j'enlève les aiguilles.
En tenant les mains fines de Joséphine, il pouvait sentir à quel point elles étaient chaudes et douces. La sensation soudaine lui fit l'effet d'une secousse. Quant à Joséphine, elle sentit elle aussi la chaleur de ses mains. Rougissante, elle remarqua :
– C'est grâce à toi.
Jared lâcha frénétiquement la main de Joséphine avant de se ressaisir. D'un geste de la main, les quatre-vingt-une aiguilles se sont attirées vers sa paume, comme si une force magnétique était à l'œuvre.
– C'est bon, dit Jared à Joséphine en rendant les aiguilles à Jonathan.
À ce moment-là, Joséphine n’avait plus aucun doute sur Jared. Le remerciant, elle a aidé son père à se relever, les yeux pleins de larmes.
– Papa, comment te sens-tu ? lui demanda-t-elle.
– Je vais bien. Je me sens bien, pour être honnête. William laissa échapper un léger sourire.
Remarquant Jonathan agenouillé sur le sol, il demanda curieusement :
– Que se passe-t-il ?
Après que Joséphine ait raconté comment Jared l'avait sauvé avec l'Aiguille de Résurrection de l'Âme, William fut stupéfait.
Lorsque Jared avait diagnostiqué son mal juste en le regardant, il avait déjà été impressionné. Néanmoins, il ne s'attendait pas à ce que ce dernier soit si compétent, jusqu’à ce que le président adjoint de l'Association de Médecine Traditionnelle se mette à genoux et supplie qu'on l'accepte comme élève.
– Jeune homme, tu m’as déjà sauvé deux fois. À partir d'aujourd'hui, tu peux être considéré comme un bienfaiteur de la famille Sullivan. Je répondrai volontiers à toutes tes demandes, pour autant qu'elles soient en mon pouvoir, a déclaré William avec détermination.
– Vous êtes trop gentil, Monsieur Sullivan, je n'ai presque rien fait. De plus, c'est une bénédiction que vous méritez pour toute la charité que vous avez faite.
Après avoir donné une réponse cordiale, Jared changea de tact.
– Bien que j'ai utilisé l'Aiguille de Résurrection d'Âme pour vous sauver temporairement la vie, vous mourrez quand même dans les trois mois si votre maladie n'est pas traitée.
Ayant entendu les mots de Jared, William tomba à genoux.
– S'il vous plaît monsieur, je suis prêt à vous donner tout ce que je possède pour que vous me sauvez la vie.
Craignant la mort, William ne s’adressait plus à Jared comme à un « jeune homme ». Il le traita maintenant comme un « monsieur », craignant vraiment que Jared refuse de l'aider.
Pour survivre, il était prêt à donner à Jared tous ses biens. En tant qu'homme le plus riche de Horington, William était incroyablement riche. Par conséquent, n'importe qui envierait Jared d'être dans une telle position.
– Monsieur Sullivan, ce n'est pas nécessaire. Je suis obligé de vous sauver après vous avoir croisé. Néanmoins, j'ai besoin d'herbes rares et j'espère que vous pourrez me les procurer.
Jared n'avait pas les moyens d'acheter des herbes à William. Les herbes qu'il demandait étaient si chères qu'elles étaient hors de portée du grand public.
– Monsieur, tout ce dont vous aurez besoin, vous n'avez qu'à le dire ! , a acquiescé William immédiatement. Puis il se tourna vers Joséphine pour lui dire :
– Ma fille Joséphine, prépare un stylo et du papier pour noter.
Pendant ce temps, Jared se sentait gêné par le fait que William continuait à s'adresser à lui comme un « monsieur ». Par conséquent, il suggéra :
– M. Sullivan, je m'appelle Jared Chance. Vous pouvez m'appeler par mon nom.
– Je ne peux pas faire ça. M. Chance, vous êtes mon sauveur, et la famille Sullivan ne l'oubliera jamais de son vivant.
Vu l'entêtement de William, Jared n'insista pas. Il rédigea une longue liste d'herbes et la tendit à Joséphine.
– Monsieur Sullivan, la plupart des herbes sur la liste sont destinées à votre traitement. Néanmoins, certaines sont pour ma mère, qui a perdu la vue. Par conséquent, j'ai besoin de ces herbes pour la guérir, expliqua Jared à William en toute honnêteté.
Vu qu'Hannah était devenue aveugle à force de pleurer, il ne serait pas difficile pour Jared de la soigner.
C'est juste qu'il était incapable de se procurer les herbes dans son état actuel. Il pensait donc que la famille Sullivan était mieux placée pour les obtenir.
Malgré cela, Jared craignait que les Sullivan aient du mal à trouver deux objets. L'un d'eux était un pinceau de calligraphie qui était empreint de spiritualité après avoir été utilisé par un érudit célèbre pendant longtemps.
Il pouvait également être fabriqué à partir de la fourrure de n'importe quel animal spirituel.
Il avait également besoin d'un chapelet de cinabre. Bien qu'il s'agisse d'objets courants de nos jours, celui dont il avait besoin était fabriqué à partir de bois d'arbres anciens. Combiné au pinceau de calligraphie spirituel, il serait capable de guérir la cécité d'Hannah en l'oignant simplement sur son œil.
Même s'il avait mis ces deux objets sur la liste, il ne pensait pas que la famille Sullivan les trouverait. Après tout, on ne pouvait trouver ces objets qu'avec de la chance. De plus, seuls les connaisseurs pourraient les reconnaître d’un coup d’œil.