Chapitre 8 Indigne d'être la mère de Lilly
Lilly observait le jardin et l’appela :
- Polly !
Un cri strident résonna dans les cieux, suivi d’un perroquet coloré qui émergea des bois. Néanmoins, après avoir fait un tour autour de Lilly, il se retira rapidement dans les arbres.
- Polly a peur de toi, tonton Gilbert, chuchota la petite fille. Elle fit signe à Gilbert de rester silencieux. Ses grands yeux qui larmoyaient et ses gestes charmants la rendaient tellement adorable. Il jeta un coup d'œil au jardin et lui suggéra,
- Lilly, pourquoi est-ce que je n'envoie pas quelqu'un attraper Polly pour que nous puissions le ramener à la maison ?
Elle fronça les sourcils et secoua la tête : non ! Elle craignait que le perroquet puisse l’entendre donc elle vérifia autour d’elle avant d’ajouter, on ne peut pas attraper Polly parce qu'il va avoir peur. C'est un gentil oiseau.
Bien que le raisonnement de Lilly amusait Gilbert, il acquiesça et accepta son plan.
- Ne bouge pas, tonton Gilbert. La petite fille tapota sur son épaule en lui donnant ses ordres. Elle entra ensuite dans le jardin et appela Polly une fois de plus.
- Un idiot ! Un idiot ! Polly, qui était assis sur une branche de l’arbre, gazouillait
Lilly le réprimanda : tonton Gilbert n'est pas un idiot, Polly.
- Vilain chien ! Vilain chien ! Polly gazouilla de nouveau.
- Tonton Gilbert n'est pas un vilain chien, expliqua la petite fille. Gilbert resta sans voix devant cette absurde conversation.
Malgré les garanties de Lilly, Polly refusait de quitter la branche de son arbre. Lilly dû donc s'aventurer plus profondément dans le jardin. D’un coup, elle entendit un bruit. Lorsqu’elle se retourna pour vérifier, elle remarqua des yeux familiers qui la fixaient. Au moment où Lilly s'apprêtait à fuir, Debbie attrapa son bras et lui dit : tu es enfin là, Lilly !
Debbie couvrit la bouche de Lilly pour étouffer ses cris.
- Tu n'es pas contente de me voir, Lilly ?
Debbie ne savait pas que Gilbert était également dans le jardin. Elle pinça le visage de la petite fille et dit sur un ton menaçant : je n'aime pas ton attitude, Lilly. Je suis encore ta mère, tu le sais ça ?
La petite fille se débattait de toutes ses forces pour se libérer des mains de Debbie. Celle-ci pensait en elle-même, depuis quand cette petite peste est-elle devenue si forte ?
- Tu as tué mon bébé, Lilly. Pourquoi tu me traites de cette façon alors que je suis toujours d’accord pour m'occuper de toi ? Debbie siffla. Elle avait l'air différente des fois où elle l’avait frappée dans le passé.
En voyant que Lilly secouait avec anxiété la tête, Debbie continua :
- Tu continues de dire que tu ne m'as pas poussée. Mais pourquoi je serais tombée si ce n’est à cause de ta soudaine apparition ? Tu devrais assumer la responsabilité de la mort de mon bébé. Je suis dans un état pitoyable. Si tes oncles te posent des questions sur l'incident, tu dois leur dire que c'est toi qui m'as poussée dans les escaliers. Est-ce que tu as compris ?
Debbie essaya tant bien que mal de persuader la petite fille, pensant qu'il serait facile de la forcer à obéir. Toutefois, Lilly se mordit la lèvre et resta silencieuse. Elle refusait d'admettre une chose qu'elle n'avait pas commise.
Debbie fronça les sourcils en pensant, Lilly met ma patience à rude épreuve. Cette gamine ne sert à rien et refuse de m'écouter. C'est si frustrant !
Elle la menaça : tu es une enfant désobéissante, Lilly. Si tu continues à agir avec autant de ténacité, je vais te frapper.
Il n'y avait aucune vidéo de l'incident et personne n'avait été témoin de ce qui m'a fait tomber. Les Crawfords croiront sans aucun doute l'histoire de Lilly. Je ne peux pas laisser cette gamine ruiner ma réputation. Je compte toujours séduire mon idole.
Debbie avait déjà lu un article de presse sur un enseignant qui maltraitait un élève et qui l’avait menacé de l'espionner avec des jumelles. L'élève était terrorisé à l’idée que l'enseignant pouvait entendre tout ce qu'il disait. À cause de ça, l'enseignant avait réussi à garder les parents dans l'ignorance. Intriguée par cette idée, elle mit la petite en garde :
- Je te préviens, Lilly. Peu importe si tes oncles promettent de te protéger. J'utiliserai mes pouvoirs magiques pour découvrir où tu es.
Lilly se mordit la main fort ce qui stupéfia Debbie. Elle poussa un cri avant de gifler inopinément la petite fille. Au moment où sa paume toucha le visage de Lilly, le fil rouge autour de son poignet s'illumina.
En voyant la main de la petite fille s'approcher, Debbie ricana intérieurement, ses membres sont si petits et faibles. Elle croit vraiment qu'elle peut me faire du mal ?
Subitement, Debbie se retrouva propulsée dans le marais sans même s'en rendre compte. Gilbert était arrivé et avait tout de suite ramassé Lilly. Celle-ci regarda sa paume puis Gilbert, se demandant qui était responsable de la terrible situation de Debbie.
Gilbert se posait exactement la même question, car il n’avait pas l'impression d’avoir donné un coup assez fort pour faire tomber Debbie à terre. Il se demandait si ses yeux ne l'avaient pas trompé.
- Comment osez-vous frapper Lilly, grogna Gilbert. Il fixa Debbie du regard tout en portant Lilly et en s'approchant d’elle.
Debbie, prise de panique, ignora la présence de Gilbert. Elle agita la main et lui dit avec humilité :
- Il doit y avoir un malentendu, M. Gilbert. Pourquoi est-ce que je frapperais Lilly ? Je suis aussi sa mère.
L'expression de Gilbert se durcit et il se mit à crier : VOUS N'ÊTES PAS DIGNE D'ÊTRE LA MÈRE DE LILLY ! Il couvrit les oreilles de Lilly et la serra contre sa poitrine pour qu'elle ne voie pas ce qui allait se passer juste après.
- M. Gilbert, je vous en prie, supplia Debbie. Elle regardait avec effroi l'homme qui s'approchait d’elle. Ahh ! cria-t-elle de douleur alors que Gilbert écrasait son visage contre le sol avec sa chaussure. Les bords rugueux déchirèrent sa peau et s'enfoncèrent dans sa chair.
- Vilain chien ! Vilain chien ! Idiot ! Idiot !
Même si Debbie était au bord des larmes, Gilbert ne montrait aucun signe de clémence envers elle.
- Monsieur Gilbert, s'il vous plaît, laissez-moi partir ! Je vous en prie, je suis désolée ! Je suis désolée ! Elle sanglotait. Elle était terrifiée à l’idée que la force brute de cet homme lui écrase le crâne.
Jugeant qu’il n’était pas approprié d'utiliser la violence devant une enfant, Gilbert choisit de relâcher Debbie. Néanmoins, il ne put s'empêcher de lui donner un dernier coup de pied, ce qui lui cassa le nez.
- Dégagez ! lui ordonna-t-il.
Debbie couvrit son visage blessé entre les mains et courut dans sa chambre sans dire un mot. Des larmes silencieuses coulaient sur son visage tandis qu'elle essayait de retirer les éclats de verre. Sa frustration ne faisait que grandir. Elle se regarda dans le miroir, examinant son nez cassé et son visage ensanglanté.
Comment Gilbert a-t-il pu frapper une femme ? Et avec une telle brutalité ! Je pensais pouvoir effrayer Lilly pour qu'elle mente pour moi. Je ne m'attendais sûrement pas à ce que les choses se passent de cette façon. Non seulement je n'ai pas réussi à faire porter le chapeau à cette ingrate, mais j'ai en plus été gravement battue par Gilbert.
Lorsqu'elle toucha doucement son nez, une douleur atroce se fit ressentir.
- Oh non ! Mon visage ! Mon visage ! Elle était tout le temps si fière d’avoir un teint impeccable. Mais maintenant, elle serait défigurée pour toujours, car les coupures laisseraient sans aucun doute des cicatrices permanentes.
Dans un accès de désespoir, Debbie poussa un cri et jeta violemment le miroir par terre. Elle ne pouvait tout simplement pas accepter le fait que son visage autrefois si beau soit maintenant ruiné.