Chapitre 1 Inspection
Jeanne Corbier était allongée dans une pièce sombre, seule, sur un grand lit moelleux, à peine couverte par la couette.
C'était sa nuit de noces avec le deuxième fils de la famille Lacroix.
Cependant, il n'y avait ni mariage ni banquet, il n'y avait que la vue de dos d'un homme d'âge moyen, en fauteuil roulant et ses paroles désagréables :
— Lavez-la et envoyez-la dans mon lit. Je veux l'inspecter.
L’inspecter...
A ses yeux, elle n'était qu'une marchandise pour leur échange mutuellement bénéfique.
Soudain, la porte s'ouvrit et tout le corps de Jeanne se tendit pendant qu’elle agrippait fermement la couette.
On disait que le deuxième fils de la famille Lacroix était un homme hideux avec un tempérament violent. On disait qu'après être devenu impuissant à cause de son handicap, il était devenu plus lunatique que jamais.
Il y avait même des rumeurs selon lesquelles il aurait porté malchance à ses cinq ex-femmes, jusqu'à leur mort. Ainsi, personne dans la ville, même ceux qui convoitaient la richesse de la famille Lacroix, n'osait marier leurs filles à lui.
Cependant, la famille Corbier était une exception.
La famille Corbier se trouvait dans une situation financière désastreuse car la source de capital de leur entreprise avait été coupée et ils étaient au bord de la faillite. La décision de son père de contracter un prêt auprès d’usuriers à fort taux d'intérêt avait plongé le groupe et la famille Corbier dans une crise encore plus grave.
Les agents de recouvrement s’étaient présentés les uns après les autres et avaient menacé de les tuer violemment.
C'est à ce moment-là que leur sauveur, la famille Lacroix, est apparue. Ses parents étaient réticents à l’idée de sacrifier la jeune sœur innocente, ils leur ont donc envoyé celle qui était divorcée.
Culpabilisée par les supplications de son père, Jeanne était venue ici à la place de sa sœur pour épouser le terrible deuxième fils de la famille Lacroix.
Alors que les bruits du fauteuil roulant se déplaçant sur le sol devenaient de plus en plus forts, Jeanne retenait son souffle nerveusement.
À travers l'obscurité, elle pouvait voir une silhouette se rapprocher de plus en plus d'elle...
La couette fut soudain soulevée puis une main géante avait commencé à caresser son corps. Ses mains étaient comme lui, rugueuses et froides.
— Ah ! Jeanne ne put s'empêcher de crier.
Peu de temps après, elle entendit un ricanement, suivi d'un homme demandant à voix basse :
— Tu as peur ?
Pendant ce temps, les mains ne cessaient pas de la caresser. Les doigts minces descendirent de ses joues, en passant par son cou fin et sa délicate clavicule, avant de se diriger vers ses seins infiniment séduisants.
Jeanne agrippa fermement la couette, faisant de son mieux pour ne pas s'échapper.
Il ne s’était pas arrêté là, au contraire, il avait glissé ses doigts le long de son bas-ventre sans s'arrêter, et comme ses mains descendaient de plus en plus bas...
— Arrête ! Arrête ! Lorsqu'il était sur le point de toucher ses parties intimes, Jeanne ne put finalement plus le supporter et attrapa sa grande main.
On disait que les hommes souffrant de dysfonctionnement sexuel étaient généralement tordus psychologiquement et avaient des penchants particuliers, tels que... les abus sexuels !
En pensant à cela, le corps de Jeanne frissonna encore plus intensément et elle bégaya :
— M-Monsieur Lacroix, pouvez-vous arrêter s'il vous plaît ? Je...
— Non.
Son corps se raidit instantanément, et il pouvait évidemment sentir ses tremblements puisqu'elle s’agrippait à sa main.
— Hehe, comme tu es innocente. Tu es vraiment une bonne actrice, hein ? Arrête d’essayer de faire croire que tu es encore vierge.
Sa voix froide était remplie de moquerie.
Les pupilles de Jeanne, qui était allongée sur le lit, se contractèrent après avoir entendu ses paroles.
Est-ce que cela pourrait signifier qu'il...
La seconde suivante, les lumières s’allumèrent avant que ses yeux ne se ferment involontairement.
L'homme retira sa main et la fixa de ses yeux perçants. À travers ses lèvres minces, il dit :
— Devrais-je t'appeler Marie Corbier ou Jeanne Corbier, ma chère ?
Son regard glacial fit frissonner Jeanne sur le lit. Dès qu'elle ouvrit les yeux, elle se retrouva face à un regard profond et froid.