Chapitre 5 Trouvez-moi cette femme !
Jeanne n'avait pas eu l’occasion de refuser. Le vieux Monsieur Lacroix avait directement pris la décision et il lui fit signe de la main, lui indiquant de partir.
Bien que Jeanne fût réticente, pour éviter de causer des disputes inutiles ou de révéler sa véritable identité, elle décida de quitter son emploi original et de suivre les arrangements du vieux Monsieur Lacroix.
Le lendemain, le vieux Monsieur Lacroix demanda immédiatement à Martin Lacroix de l'emmener à l'entreprise.
— Je sais pourquoi tu ne veux pas engager d'assistante, mais puisque Marie est déjà ta femme, laisse-la à tes côtés pour prendre soin de toi.
Jeanne Corbier était curieuse car le ton du vieux Monsieur Lacroix parlant à Martin était le même que lorsqu'il lui parlait. Qu'est-ce qui se passe ? Elle pensait qu'ils devaient être proches l'un de l'autre puisqu'ils faisaient partis de la même famille.
Juste quand elle était perdue dans ses pensées, Jeanne sentit un regard intense sur son visage, et su immédiatement qui c'était.
Martin la regarda en se moquant et dit :
— Bien sûr.
Jeanne était un peu surprise car elle pensait qu'il refuserait.
— Eh bien, vas-y.
L'expression du visage du vieux monsieur s'était un peu adoucie.
Martin s’assit sur le fauteuil roulant sans expression tandis que Romain hocha la tête et dit :
—Monsieur Lacroix, nous irons alors d'abord à l'entreprise.
Jeanne n'avait pas d'autres choix que de suivre Martin.
Quand ils étaient dans le jardin, Martin ricana :
— Tu as établi une bonne relation avec Monsieur Lacroix si rapidement ! Tu veux me surveiller, n'est-ce pas ?
Jeanne était stupéfaite, elle fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas de quoi tu parles.
— Hum ! Martin ricana. Il vaut mieux pour toi que tu ne comprennes pas ce que je voulais dire. Sinon...
Martin ne termina pas sa phrase mais Jeanne comprit qu'il la menaçait.
Jeanne était irritée, elle avait quitté son travail à cause de lui et maintenant elle était obligée de le suivre partout.
Au départ, ils avaient convenu de ne pas s'impliquer dans la vie de l'autre, mais ils étaient maintenant forcés de rester ensemble. Ce n'était pas comme si elle voulait que cela se produise.
Ils marchèrent jusqu'à la porte en silence. Martin, qui était assis dans un fauteuil roulant, fut placé dans sa voiture privée. Par réflexe, Jeanne voulu l'accompagner car elle s'était baissée et était sur le point de monter dans la voiture, mais Romain tendit la main pour l'arrêter.
— Mademoiselle Corbier, c'est le véhicule privé de notre jeune Monsieur Lacroix.
Jeanne fut prise de court.
— Que voulez-vous dire ?
Martin se tourna pour la regarder, ses yeux calmes et profonds étaient remplis de moquerie.
— Tu n'es toujours pas qualifiée pour être mon assistante.
En entendant cela, l'expression de Jeanne changea et elle demanda :
— Alors pourquoi étais-tu d’accord avec ton grand-père tout à l'heure ?
Martin l'ignora et détourna son regard froid. Juste au moment où Romain allait fermer la porte de la voiture, Jeanne tendit la main pour la bloquer et demanda :
— Si vous partez, que dois-je faire ? Comment dois-je expliquer cela ton grand-père...
En entendant qu'elle mentionnait le vieux Monsieur Lacroix, de la colère traversa les yeux de Martin, et il la regarda sévèrement, les yeux plissés.
— Romain, dis-lui le chemin et laisse-la y aller à pied !
Jeanne était sans voix. Comment une personne aussi horrible pouvait-elle exister ?
Romain lui indiqua l'itinéraire sans aucune expression et ferma ensuite la voiture avec froideur.
Les yeux glacés de Martin regardèrent pendant un moment, à travers le rétroviseur, la petite silhouette qui se tenait debout à la porte avant de retirer son regard.
Un moment plus tard, il se mit à penser à quelque chose et dit :
— Des nouvelles de la femme que je vous ai demandé de rechercher ?
À ce sujet, Romain répondit en s’excusant :
— Jeune Monsieur, il n'y avait pas de caméra de surveillance sur cette route, et il pleuvait abondamment ce jour-là, la nuit était trop sombre pour distinguer clairement les passants. Mais si vous me donnez un peu plus de temps, je pense que nous pouvons la retrouver.
En entendant cela, l'aura de Martin se refroidit et il dit :
— Cela fait un mois. Si je ne me trompe pas, elle devrait être enceinte en ce moment.
Romain fut surpris. Une femme inconnue attendait un enfant du jeune Monsieur Lacroix ? Ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère ! Romain avait un air sérieux sur son visage en y pensant.
— Compris ! J'enverrai quelqu'un enquêter à l'hôpital.
Martin ferma alors les yeux.
Il n'avait jamais eu de femme auparavant, ce qui faisait que la femme de cette nuit-là était sa première !
C’est pourquoi il devait la retrouver à tout prix !