Chapitre 2 Satisfais-moi
Les sourcils et les yeux de l'homme étaient tranchants comme des rasoirs, sous ses yeux de loup se trouvait une arête du nez assez haute, et ses lèvres minces étaient pincées en un rictus. Bien qu'il fût assis dans un fauteuil roulant, il dégageait une aura agressive et intimidante, rendant difficile de l'approcher.
Il s’agit donc de l’homme laid dont tout le monde parle ?
Jeanne était quelque peu stupéfaite, et ce n'est qu'après que l'atmosphère se soit tendue qu'elle se leva du lit en évitant son regard. Puis, elle a dit avec culpabilité :
— B-Bien sûr que je suis Marie Corbier...
— Heh. Les yeux de Martin devinrent plus froids tandis qu'il sortit une enveloppe de sa poche et la jeta devant Jeanne.
Elle la ramassa soigneusement et l’ouvrit, pour découvrir qu'elle était remplie de photos et d'informations sur sa sœur, Marie Corbier.
Il connaissait donc ma véritable identité depuis le début ?
Jeanne serra l’enveloppe un peu plus forte avant de se mordre la lèvre inférieure. Puis elle regarda calmement Martin avec ses yeux noirs, brillants et impénétrables.
— La famille Corbier pensait-elle pouvoir me tromper juste parce que je suis infirme ?
Jeanne baissa les yeux et se défendit doucement :
— Je suis aussi une fille de la famille Corbier...
— La fille qui vient juste de divorcer ? La famille Corbier prend-elle la famille Lacroix pour une décharge ?
Les yeux de Martin se refroidirent à nouveau.
Ses mots sarcastiques et directs lui avaient rappelé la nuit terrifiante d'il y a un mois. Elle se mordit la lèvre inférieure, essayant d'utiliser la douleur pour se convaincre de ne pas perdre son sang-froid.
Cependant, avant qu'elle n’ait pu se calmer, l'homme répliqua froidement à nouveau :
— Je vais te donner cinq minutes pour quitter la résidence Lacroix.
— Quoi ? Jeanne leva les yeux, et ses yeux rencontrèrent ceux de l’homme, d'un noir intense.
Si elle se faisait chasser, la famille Lacroix en voudrait certainement à la famille Corbier. Toute sa famille dépendait d'elle, alors même si elle était réticente à l’idée de rester, elle ne pouvait pas simplement regarder la famille Corbier se faire ruiner à cause d’elle.
Après s'être calmée, Jeanne rassembla son courage pour le regarder directement et dit :
— Je sais que ce mariage a été arrangé par tes parents. Tu ne te soucies pas vraiment de qui tu épouses. Sinon, tu n'aurais pas accepté ce mariage. Plutôt que de te remarier, tu devrais me laisser rester. Je promets que je ne m'impliquerai pas dans ta vie.
Dès qu'elle eut dit cela, Jeanne leva les mains en signe de garantie. Ses yeux étaient remplis de détermination, mais la prudence se lisait sur son visage comme si elle craignait qu'il n'accepte pas sa proposition.
Elle ressemblait à...
Martin plissa les yeux en la regardant.
Puis il courba ses lèvres minces en un sourire.
— Tu veux vraiment rester à ce point ?
Jeanne regarda son large sourire, et son instinct lui dit que quelque chose n'allait pas, mais elle hocha quand même la tête en guise de réponse.
Le coin des lèvres de Martin se courba avec encore plus de mépris. Ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait des femmes cupides comme elle qui étaient prêtes à remplacer leurs sœurs et à se marier dans la famille Lacroix dans l'espoir de prospérer et de s’enrichir.
Son regard était fixé sur la personne qui se trouvait sur le lit et il dit :
— Je vais te donner une chance de rester.
Dès qu’une once de joie brilla dans les yeux de Jeanne, elle entendit l'homme maléfique terminer sa phrase.
Mais tu dois d'abord me satisfaire.
Stupéfaite, Jeanne fixa l'homme à côté du lit avec incrédulité.
— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu ne comprends pas mes mots ? ricana Martin. Ne me dis pas qu'une femme divorcée ne sait pas comment satisfaire un homme.
En entendant ce qu'il disait, Jeanne serra les poings.
En effet, elle avait été mariée à Jérémy Carpentier pendant deux ans, mais ce dernier avait toujours prétendu être occupé afin d’éviter d’avoir des relations avec elle. Puis une nuit, il y a un mois, elle a surpris Jérémy en train de s'amuser avec une séduisante femme enceinte sur leur lit conjugal.
C'était à partir de ce moment-là que ses cauchemars avaient commencé...
— Parle !
Son silence avait manifestement fait perdre patience à Martin. Il tendit alors la main pour soulever la couverture qu'elle tenait devant elle, dévoilant le corps blanc de la femme...
— Ah !