Chapitre 4 Êtes-vous vraiment si désespérée ?
— Ce n'est pas ça...
Surement à cause de la douleur ou de son anxiété, Jeanne avait déjà commencé à pleurer.
J'ai déjà parcouru un long chemin. Je ne peux pas échouer maintenant ! Je dois absolument rester dans la résidence Lacroix.
— J'étais juste — argh !
Avant qu'elle ne puisse expliquer, Martin la repoussa.
— Je suis encore plus dégoûté par des garces comme toi qui jouent les innocentes !
Sans regarder Jeanne, qui était tombée par terre, Martin se retourna et s'éloigna en fauteuil roulant.
Voyant qu'il était parti, Jeanne se mordit doucement la lèvre inférieure.
Il ne m'a pas demandé de quitter la résidence Lacroix, cela signifie donc que je peux rester, n'est-ce pas ?
Une fois de plus, elle s'enveloppa dans la couverture et retourna au lit. Voyant que personne ne l'avait chassée après plus de dix minutes, elle fut soulagée. Il semblait qu'elle avait réussi.
…
Jeanne dormit toute la nuit, seule dans la chambre vide. Il semblait que Martin avait accepté sa proposition — être mari et femme sur le papier, mais ne pas s'impliquer dans la vie l’un de l'autre.
Ensuite, Jeanne s'habilla et descendit, où un groupe de serviteurs était occupés à travailler.
Elle s'apprêtait à s'avancer pour leur demander où se trouvait la cuisine quand un balai apparut soudainement sous ses pieds. A cause de cela, Jeanne trébucha, et elle tomba immédiatement en avant de manière incontrôlable.
— Ah !
Juste au moment où elle allait tomber par terre, deux mains fortes l'aidèrent à se relever à temps.
Encore sous le choc de la chute, Jeanne leva les yeux , et ses yeux rencontrèrent un regard doux.
— Tu vas bien, belle-sœur ?
— Belle-sœur ?
— Je suis le frère aîné de Martin. Mon nom est Pierre, dit doucement Pierre Lacroix.
Avant que Jeanne ne puisse répondre, une voix froide se fit entendre.
— Il semble que je sois arrivé au mauvais moment.
Cette voix… Jeanne regarda d’où venait la voix et vit Romain Hubert pousser Martin, ce dernier était assis dans un fauteuil roulant avec une fine couverture sur ses jambes.
Bien qu'il soit assis dans un fauteuil roulant, il avait toujours l’air fier comme un roi.
Ses yeux étaient froids, et son regard tomba brusquement sur le visage de Jeanne comme une lame.
Face à son regard glacial, Jeanne ne put s'empêcher de frissonner.
Ce n'est qu'alors qu'elle réalisa qu'elle était toujours dans les bras de Pierre. Elle recula rapidement de deux pas pour garder une distance raisonnable avec lui avant de baisser la tête avec culpabilité.
— Martin, c'est rare de te voir à la maison. Pierre sourit à son petit frère.
Cependant, Martin le traita avec une attitude différente, il se contenta de hocher légèrement la tête sans aucune expression sur le visage.
— Pierre.
— Très bien, je vais partir pour l'instant.
Avec cela, Pierre regarda Jeanne et dit doucement :
— Belle-sœur, je dois aller à l'entreprise maintenant, je vais donc partir.
En entendant cela, Jeanne hocha la tête avec le regard vide et regarda Pierre partir. Juste au moment où elle allait détourner son regard, elle entendit Martin se moquer d'elle :
— Toutes les femmes divorcées sont-elles aussi désespérées ? Tu es impatiente de séduire des hommes, n'est-ce pas ?
Avec ces paroles, Jeanne revint soudainement à elle.
— Qu’est-ce que tu as dit ?
Les yeux de Martin étaient d'un noir profond, et il y avait des cernes noirs sous les yeux . Jeanne pouvait sentir son hostilité envers elle.
Jeanne mordit sa lèvre inférieure avant de dire :
— Je ne suis pas aussi mauvaise que tu le penses.
— Vraiment ? Martin avait un sourire sarcastique au coin des lèvres. Après tout, ce qu’il méprisait le plus, c’était les femmes comme elle.
— Comment peux-tu dire qu'une femme qui s'est remariée juste après son divorce n'est pas mauvaise ?
Jeanne serra les poings, la colère montant en elle.
Était-ce elle qui voulait ça ? Elle avait été forcée de l'épouser.
— Tu ferais mieux de respecter tes promesses et de garder tes distances avec la famille Lacroix. Si je découvre que tu commets des actes méprisables à l'extérieur sous le nom de la famille Lacroix, ou que tu as de mauvaises intentions envers ma famille, je te ferai souffrir.
— Romain.
Avec cela, Romain emmena Martin à l’écart.
Après leur départ, une servante s'approcha et lui dit :
— Madame, Monsieur Lacroixsouhaite te voir.
Monsieur Lacroix? Est-ce le grand-père de Martin ? Jeanne devint soudainement nerveuse.
Sa mère lui avait dit auparavant que personne de la famille Lacroix n'avait jamais vu Marie, c'est pourquoi ils l'avaient marié à la place de Marie.
Mais maintenant que je vais rencontrer Monsieur Lacroix, vais-je être démasquée ?
Jeanne suivit nerveusement la servante en pensant à cela.
— Madame, veuillez entrer. L'attitude de la servante était très respectueuse. Après cela, Jeanne la remercia et entra prudemment dans le bureau.
Le bureau était orné de décorations classiques et de bibliothèques, tout comme elle l'avait imaginé. Il y avait toutes sortes de stylos, de calligraphies à l'encre et de peintures sur les étagères, ce qui rendait la pièce solennelle.
Jeanne jeta un bref coup d'œil à ce qui l’entourait avant de retirer immédiatement son regard pour le poser sur la personne dans la pièce.
— B-Bonjour, Monsieur Lacroix.
Puis les yeux de Jeanne rencontrèrent le regard observateur de Monsieur Lacroix.
Il était en train de l’inspecter.
En pensant à son identité, Jeanne devint soudainement nerveuse et baissa les yeux, perdue, de peur que le vieux Monsieur Lacroix n’aperçoive la culpabilité dans ses yeux .
Elle avait temporairement conquis Martin, mais que se passerait-il si le vieux Monsieur Lacroix découvrait qu'elle n'était pas Marie ?
— Marie Corbier.
— Hein ? Jeanne leva la tête par réflexe, puis baissa rapidement la tête après avoir croisé le regard du vieux maître.
Les yeux du vieux Monsieur Lacroix étaient perçants, et il parlait d'un ton sérieux.
— Martin est en mauvaise santé depuis qu’il est enfant. Puisque tu l'as épousé, tu devras bien t'occuper de lui à l'avenir. Je n'ai pas besoin de t'enseigner tes responsabilités en tant qu'épouse, n'est-ce pas ?
— Je comprends.
— À partir de demain, tu travailleras avec Martin, en tant qu'assistante.
En entendant cela, Jeanne leva les yeux, surprise.
— Mais…
— C'est décidé. Tu iras avec Martin quand il ira travailler demain et tu resteras à ses côtés !