Chapitre 7 : Te donner à lui
Dans la salle de réunion.
Martin entra dans la pièce, suivi de Jeanne, tout le monde dans la salle fut étonné de la voir derrière lui.
Tout le monde savait que Romain était le seul à servir Martin toutes ces années. Maintenant qu'une femme apparaissait à ses côtés comme par magie, tout le monde se demandait quelle relation cette femme avait avec lui.
Ce n'était pas la première fois que Jeanne travaillait comme assistante, mais elle n'avait jamais assisté à un évènement aussi grandiose. La salle de réunion du groupe Lacroix était extrêmement spacieuse. Après tout, le groupe Lacroix était le groupe leader dans la capitale.
Dès qu'elle entra dans la salle, Jeanne ressentit une forte tension dans la pièce. En ressentant ce stress, Jeanne sentit ses épaules se tendre inconsciemment sous le regard des autres personnes alors qu'elle entrait derrière Romain et Martin.
Lorsqu'ils cessèrent de marcher, tous les regards se fixèrent sur Jeanne.
— Président Lacroix, il s’agit de…
Pierre Lacroix était le vice-président du groupe Lacroix, il était donc inévitable qu'il participe à la réunion. À ce moment, il fut également surpris de voir Jeanne.
Jeanne attrapa anxieusement le coin de sa chemise pour se calmer. Elle leva progressivement la tête et trouva un regard doux parmi les regards curieux des autres personnes.
C'était Pierre Lacroix.
Lorsque leurs regards se croisèrent, Pierre adressa à Jeanne un sourire chaleureux et la salua d’un signe de tête.
À ce moment, Jeanne sentit que son anxiété fut apaisée par son sourire, et elle adressa un sourire à Pierre.
Jeanne se disait que Pierre était vraiment une personne douce et gentille.
Bien qu’il s’agisse de petites actions insignifiantes, Martin les remarquait.
Une froideur traversa ses yeux, et il plissa ses yeux perçants en répondant :
— Mon aide-soignante.
— Hein ?
Tout le monde était stupéfait d'entendre sa réponse. Que veut-il dire par aide-soignante ? Même Jeanne était confuse.
— Président Lacroix, qui avez-vous dit qu'elle était ?
Les pupilles de Martin étaient aussi sombres que la nuit. Il leva légèrement un sourcil et répondit à celui qui avait posé la question :
— Mon grand-père a engagé une aide-soignante pour s'occuper de mes besoins quotidiens.
En écoutant des propos aussi méchants et affreux, le visage de Jeanne pâlit progressivement et elle baissa les yeux pour regarder Martin.
Je suis ici pour être ton assistante. Depuis quand suis-je devenue ton aide-soignante ?
— Café ! ordonna froidement Martin alors qu'elle était encore dans les vapes.
Jeanne était toujours figée sur place. Elle ne réagit à l'ordre que lorsque Romain lui fit signe, puis elle quitta rapidement la salle de réunion pour préparer le café.
Lorsqu'elle revint avec le café, la réunion avait déjà commencé. Elle posa ensuite le café devant Martin.
Après avoir bu une gorgée, Martin fronça les sourcils et commenta :
— Trop sucré ! Un autre !
Bientôt, tout le monde dans la salle de réunion entendit les plaintes de Martin, lui demandant de refaire le café, encore et encore.
— C'est fade !
— Trop chaud !
— Trop froid !
Jeanne fit d'innombrables allers-retours juste à cause d'une tasse de café. Martin avait transformé la salle de réunion en une scène pour montrer à tout le monde à quel point il la maltraitait. Tous les regards la faisaient se sentir embarrassée.
Juste au moment où elle était sur le point d'exploser de colère, elle pensa à la situation de la famille Corbier. De ce fait, elle se retint et sortit pour préparer une autre tasse.
Boum ! La tasse de café fut posée lourdement sur la table, faisant sursauter tout le monde dans la pièce.
— C'est tout ce que tu as ? Et tu penses pouvoir être mon aide-soignante avec ce genre d'efficacité ?
Jeanne se tenait à sa place, et son visage était pâle.
Pierre, qui était assis non loin d'eux, fronça les sourcils en voyant cela et dit :
— Martin, ça suffit.
Oh ? Pierre prenait sa défense ? Il semblait que cette femme n'était pas aussi simple que je le pensais !
Le sourire sur les lèvres de Martin devint froid.
— Tu te sens mal pour mon aide-soignante ? Et si je te la donnais ?
Jeanne se mordit les lèvres et ses doigts tremblèrent.
Il est trop méchant ! Maintenant je sais pourquoi il a accepté de me laisser rester. Il voulait seulement m'insulter !
Il me voit probablement comme une femme qui insiste à tout prix pour épouser une personne riche. C'est pourquoi il me déteste tant !
— Martin, pourquoi es-tu comme ça ? Après tout, c’est quand même ta…—
Avant que Pierre puisse révéler son identité, Romain intervint et dit froidement :
— Vice-président Lacroix, ne pensez-vous pas que vous vous mêlez trop de ce qui ne vous regarde pas ? Le président Lacroix lui apprend simplement à faire un bon café.
Pierre semblait vouloir parler pour Jeanne, mais cette dernière saisit rapidement l'occasion de parler avant qu'il ne puisse le faire :
— Je vais préparer une autre tasse de café pour Monsieur Lacroix.
Sur ce, elle prit la tasse et quitta la salle de réunion.
Une tasse, deux tasses, trois tasses...
Jeanne faisait des allers-retours entre la salle de réunion et la cuisine pendant toute la réunion. Martin n'était pas satisfait de son café, mais elle ne se plaignait pas du tout.
Elle préparait encore du café même lorsque la réunion était terminée.
Romain, qui se tenait à côté, commençait à se sentir mal pour elle. Voyant que les gens dans la pièce étaient tous partis, il alla vers Martin et dit doucement :
—Monsieur Lacroix, oublions ça. Je pense que nous lui avons donné une leçon.
Martin ricana.
— Ce genre de femme n'abandonnera pas si elle ne reçoit pas un traitement comme celui-ci.
Il voulait voir combien de temps elle pourrait encore résister.
Jeanne ne se souvenait pas du nombre de tasses de café qu'elle avait préparées. Elle était épuisée et elle ne pouvait plus le supporter. Lorsqu'elle apporta le café à la salle de réunion une fois de plus, Martin avait disparu.
Est-il parti avant de me dire si je suis apte à travailler pour lui ?
Jeanne posa la tasse de café sur la table et quitta immédiatement la pièce.
Juste au moment où elle atteignit le premier étage, elle vit que la voiture privée de Martin venait de quitter le groupe Lacroix.
Elle était encore une fois laissée derrière !