Chapitre 6 Comment oses-tu séduire mon mari ?!
Il a fallu une demi-heure à Jeanne pour se rendre au groupe Lacroix. Après s'être longuement expliquée avec la sécurité de l'accueil, elle put finalement prendre l'ascenseur avec l'aide de Pierre.
— Sors à droite, le bureau de Martin sera au bout. J'ai encore des courses à faire, donc je ne t’accompagne pas. Tu peux trouver ton chemin toute seule ?
Jeanne Corbier hocha rapidement la tête et remercia Pierre,
— Oui, je peux. Merci, Pierre !
— Pas de soucis.
En regardant son dos, Jeanne ne put s'empêcher de secouer la tête. Il est évident qu'ils partagent tous les deux le même sang ; pourquoi l'un est-il si doux, et l'autre si agaçant ?
Jeanne prit une grande respiration et se dirigea vers le fond.
Jeanne s'apprêtait à frapper à la porte lorsqu'elle aperçut enfin le bureau, mais celle-ci s'ouvrit automatiquement, suivie d'un objet inconnu qui en sortait.
Jeanne ne put esquiver à temps et fut projetée au sol avec l'objet inconnu.
— Argh ! Martin! Comment peux-tu me faire ça ?!
Jeanne s'était rendu compte que ce qui venait de la heurter était une femme au maquillage lourd et aux vêtements négligés. Après être tombée, cette femme se releva rapidement et pointa du doigt la personne à l'intérieur tout en l'insultant.
Assis dans son fauteuil roulant, les yeux noirs de Martin étaient effrayants, et son corps dégageait une forte aura.
— Dégage ! dit-il à travers ses lèvres fines.
— T-Toi !
La femme était tellement bouleversée que son doigt commença à trembler.
— Martin, pour qui te prends-tu ? Si tu n'étais pas le deuxième fils de la Famille Lacroix, crois-tu que je te jetterais même un regard ? Tu es un infirme ! Tu te crois vraiment si important ? Comment oses-tu continuer à me repousser ?
En se faisant insulter d'être handicapé, les yeux de Martin devinrent soudainement froids et violents.
Juste au moment où la femme voulait continuer à l'insulter, Jeanne, qui était à côté, se leva soudainement et dit :
— Mademoiselle, malgré le handicap physique de Martin, vous vous jetez sur lui ! Vous êtes simplement en colère parce que vous ne pouvez pas attirer son attention !
La femme séduisante, qui s'était fait ridiculiser, se tourna immédiatement vers Jeanne. Elle pointa ensuite Jeanne du doigt et dit avec sarcasme :
— Qui es-tu ? As-tu le droit de parler ici ?
Jeanne sourit, leva la main, et donna une gifle soudaine et forte à la femme.
Clap ! Le son résonna dans le couloir.
— Comment oses-tu me gifler ? La femme séduisante couvrit son visage avec incrédulité.
Clap ! Elle gifla la femme à nouveau.
L'aura de Jeanne était extraordinaire même si elle portait des ballerines et n'avait pas de maquillage. Elle leva le menton avec assurance vers la femme stupéfaite.
— Je suis la femme de Martin. Comment oses-tu séduire mon mari devant moi ? Tu crois que je suis aveugle ?
En regardant la femme qui pointait toujours son doigt vers elle, Jeanne dit entre ses dents serrées :
— Dégage maintenant ! Ou dois-je demander à l’agent de sécurité de venir te chercher et de te jeter dans la rue ?
Elle fit semblant de sortir son portable pour appeler l’agent de sécurité.
— T-T-Toi... La femme embarrassée couvrit son visage enflé. Avant de partir, elle dit à contrecœur :
— Attends un peu. Tôt ou tard, tu me supplieras à genoux !
Jeanne leva la main et essaya de la frapper à nouveau, ce qui effraya immédiatement la femme.
En voyant la personne timide devant lui se transformer en une autre personne, les yeux de Martin s’étaient remplis de curiosité, de jugement, et d'autres sentiments étranges.
Quand Jeanne tourna la tête pour le regarder, Martin reprit immédiatement son apparence froide habituelle. Il fit remarquer sur un ton monotone :
— Il semble que je t'ai sous-estimée.
Jeanne haussa les épaules avec désapprobation.
— Bien que ce soit juste de nom, nous sommes toujours mari et femme. En tant que femme, comment puis-je permettre à une autre femme de séduire et de diffamer mon mari ?
Martin fut stupéfait pendant quelques secondes, car ces mots étaient sortis de ses lèvres si naturellement. Après avoir réalisé qu'il était sorti de son personnage, il ricana immédiatement d'une voix froide :
— Hm, les femmes divorcées sont si expérimentées, elles peuvent appeler n'importe qui leur mari, hein ?
Les mots sarcastiques firent froncer les sourcils de Jeanne. Après avoir pensé à la tâche que le Vieux Monsieur Lacroix lui avait confiée, Jeanne se dirigea derrière Martin et attrapa son fauteuil roulant avant de dire :
— D'accord, je suis venue au bureau toute seule comme tu l'as exigé. Tu devrais tenir ta parole, non ?
Jeanne n'attendit pas sa réponse et le poussa simplement à l'intérieur avant de demander :
— Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
Martin ne répondit pas, bien que son aura devînt forte et puissante. Il sourit ensuite et taquina :
— Il semble que tu essaies vraiment de me provoquer.
Jeanne se pinça les lèvres.
— Je ne veux pas non plus être ton assistante, mais c'est le souhait de ton grand-père.
— Tu l’utilises pour me menacer ? Sa voix profonde sonnait menaçante.
— Pourquoi je ferais ça ? Je suis aussi une victime. On ne peut pas trouver un compromis là-dessus ?
Jeanne remarqua que le bureau était assez désordonné, certains documents étaient même éparpillés sur le sol. Cela devait être l'œuvre de cette femme qui vient de partir. Avec cette pensée en tête, elle s'accroupit pour ramasser les documents et les plaça sur le bureau après avoir terminé.
Martin observa cette série d'actions, et ses yeux devinrent sinistres.
C'est une telle plaisanterie pour moi d'être ému par son comportement ! Elle n'est qu'une femme vaniteuse ainsi que l'espionne du vieil homme, et elle a fait tout cela pour pouvoir se rapprocher de moi ! Je dois admettre que ses techniques sont bien meilleures que celles de n'importe quelle autre femme auparavant.
Romain entra par hasard à ce moment-là.
—Monsieur Lacroix, la réunion commencera dans cinq minutes.
Romain fut surpris pendant un moment en voyant Jeanne, il ne s'attendait pas à ce qu'elle marche réellement jusqu’à l'entreprise.
Martin voulait à l'origine laisser Romain le pousser hors de la pièce, mais il pensa soudainement à quelque chose, il suggéra donc :
— Tu veux être mon assistante, n'est-ce pas ? Très bien, je vais te donner une chance.