Chapitre 6 Ce garçon n’est pas ordinaire
Ce garçon n’avait jamais pris les personnes ordinaires au sérieux. Zayn n’avait absolument pas réalisé qu’au moment où Élise relevait la tête, son regard avait changé.
Arrogant, insolent, impitoyable ! Elle jouait distraitement avec des bonbons, puis, d’un geste brusque du bout des doigts ! Bang ! Les genoux de ce dernier fléchirent et il s’agenouilla sans aucun contrôle !
– Ah ! Il grimaça à cause de la douleur lancinante qu’il ressentait.
Il essaya de se relever en se débattant, mais se rendit compte que tout son corps était comme paralysé. Il ne pouvait ni parler ni bouger les mains. Cette sensation était atroce ; on aurait dit qu’on lui avait touché un point vital ?
Élise s’approcha de lui en marchant et dit d’une voix calme :
– En tant qu’étudiant en médecine, si vous ne pouvez même pas faire les bases de l’observation, de l’écoute et de l’interrogatoire, et que vous faites des diagnostics erronés, le statut de médecin ne vous permet pas de vous sentir supérieur aux autres. Il est là pour que vous ayez le cœur de sauver des vies, de soigner des malades. Vous êtes médiocre, votre éthique est encore pire. Aujourd’hui, je vais accepter votre prosternation, considérez cela comme un cadeau pour votre mentor.
– Vous ! Le regard de celui-ci était rempli de haine.
Élise s’inclina légèrement vers lui et chuchota :
– Puisque vous avez une peau si épaisse, alors agenouillez-vous dans la rue pendant une heure ou deux, vous vous en remettrez.
– Que m’avez-vous fait ! cria-t-il :
– Je vais appeler la police, quelqu’un m’a agressé physiquement !
Élise sourit avec nonchalance.
– Qui peut témoigner ? Monsieur Zayn, vous vous êtes agenouillé vous-même, je ne vous ai pas poussé.
– C’est vrai, bien fait !
Les spectateurs se sentaient soulagés !
– La jeune fille ne vous a rien fait, ne cherchez pas d’excuses !
Il n’avait pas pu sauver la personne malade, mais il faisait des commentaires désobligeants après que la jeune fille eût sauvé la personne. Il les avait traitées de « fantômes de la classe inférieure », sans même avoir le courage de s’excuser ; il ne méritait pas d’être étudiant en médecine ! Il pensait vraiment qu’elles étaient faciles à manipuler, au point de vouloir même chercher des ennuis à la jeune fille !
Les dames crièrent :
– Venez voir, les étudiants en médecine de l’Université de médecine de Liverthon ne sont pas compétents, ils s’excusent à genoux !
– Vous, vous tous ! Le visage de Zayn était rouge de colère, il était tellement embarrassé qu’il ne savait pas où se cacher.
Il ne faut jamais chercher des ennuis aux mères bienveillantes de River district. Il était si arrogant tout à l’heure, il ne se rendait même pas compte de l’endroit où il se trouvait.
Plus les gens le regardaient dans la rue, plus il baissait la tête, il aurait aimé trouver un trou pour s’y cacher, de peur d’être reconnu. Il fusillait de plus en plus Élise du regard !
Puisqu’ils étaient tous les deux dans le domaine médical, cette jeune médecin spécialisée dans la médecine traditionnelle n’allait pas pouvoir s’échapper bien loin. Il jura qu’à leur prochaine rencontre, il allait le lui faire regretter ! Elle ne lui accorda plus aucune attention, et de toute façon, s’il y avait une prochaine fois, elle n’allait pas hésiter à lui casser la jambe.
Plusieurs parents voulaient obtenir ses coordonnées, ils avaient tous vu la façon dont elle avait pratiqué l’acupuncture, c’était impressionnant, il fallait absolument garder son contact ! Celle-ci ne refusa pas et prit le contact de chacun d’eux.
La tante bienveillante dit :
– Ma petite, je vous ai vu utiliser l’aiguille tout à l’heure, quelqu’un dans votre famille pratique-t-il la médecine traditionnelle ?
Élise pensa à sa grand-mère, la seule de la famille Winter qui avait été gentille avec elle, et répondit prudemment :
– Oui, ma grand-mère a étudié la médecine traditionnelle et a ouvert sa propre clinique.
– Ah, c’est pour cela. Je vous présenterai des clients de ma famille !
– D’accord. Élise la remercia poliment et humblement. Elle était discrète, mais efficace.
Pendant tout ce temps, le petit garçon sauvé restait silencieusement à côté, ses grands yeux de petit garçon adorable brillaient.
Une fois libre, elle baissa la tête vers lui :
– As-tu encore mal à la tête ?
Le petit garçon secoua la tête, puis il la leva pour la regarder :
– Merci de m’avoir sauvé. Si vous n’aviez pas été là aujourd’hui, je serais mort.
La voix du petit garçon était douce, il avait de grands yeux et son visage, blanc et beau. Il la remercia poliment.
– Tu t’appelles Samuel ? demanda Élise en haussant un sourcil.
– Où sont tes parents ?
– Ils sont à l’intérieur ! dit le petit garçon en pointant derrière lui.
L’Hôtel César n’était pas un endroit où tout le monde pouvait entrer...