Chapitre 5 Une peur bleue
Williams garda sa main derrière son dos, au cas où l’on voulait lui enlever ses cheveux. Bien. J’ai les cheveux. M. Sébastien peut désormais faire ce test de paternité, et M. Philippe ne se fâchera pas. Super.
Elle serra ses enfants contre elle, en fusillant Sébastien du regard.
– Qu’est-ce que tu veux ? Elle voyait bien que l’homme qui avait essayé d’attaquer Loulou et celui qui avait tiré les cheveux d’Aldo étaient sous les ordres de la même personne. Alors si je veux savoir quelque chose, c’est à lui que je le demanderai.
La main de Sébastien était toujours dans sa poche. Il se tenait debout et la regardait calmement.
– Je te soupçonne d’avoir volé ma semence biologique. Donc, j’ai besoin de leurs cheveux pour un test de paternité.
Le cœur de Madeline s’emballa. Sa tension artérielle augmenta et des perles de sueur coulèrent de son front. Cet homme ressemble à son fils, comme deux gouttes d’eau. Est-il vraiment le père des garçons ? Impossible. C’est une trop grosse coïncidence. Mes garçons sont à moi et à personne d’autre.
Elle les avait élevés toute seule. De sa grossesse jusqu’à l’accouchement, elle avait risqué sa vie pour leur donner naissance et était restée à leurs côtés à chaque étape de leur vie. Ils sont à moi et personne ne peut me les enlever !
Elle se calma rapidement et regarda froidement Sébastien.
– Tu fais preuve d’un peu d’imagination. J’ai un mari et nous formons un couple aimant. Je t’en prie, ne dis pas quelque chose d’aussi suggestif. Cela contrarierait mon mari.
– Oh, tu es mariée, n’est-ce pas ? Sébastien sourit.
– Mlle Madeline Taylor, penses-tu vraiment que je sois venu ici sans aucun renseignement ? Il est inutile de raconter un mensonge aussi peu convaincant. Avant qu’elle ne pût dire quoi que ce fût, il regarda les enfants.
– Où est votre père ?
Les garçons se regardèrent.
Aldo dit :
– Maman dit que papa est un superhéros qui a sauvé le monde, et maintenant il est parti à l’aventure pour rendre justice à tout le monde.
D’accord, c’est embarrassant.
Il lui demanda gentiment :
– Tu y crois, Aldo ?
Aldo répondit :
– Non. Je pense qu’ils sont en fait divorcés.
Loulou répondit :
– Je ne crois pas. Je pense que papa s’est enfui parce que maman le maltraitait.
Aldo leva son petit doigt et le posa sur les lèvres de son frère en lui disant de se taire.
– Ne fais pas passer maman pour une femme violente en public. C’est une femme douce. Enfin, parfois.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Je suis toujours gentille quand je ne me bats pas. Elle fit une grimace.
– Les garçons, vous essayez encore de vous faire battre ?
Loulou regarda sa mère avec innocence.
– Maman, on ne peut pas vraiment faire l’autruche. Ce n’est pas comme une saucisse. Aldo ressemble tellement à ce monsieur. Je pense qu’il est le père d’Aldo, et tu ne peux pas le nier.
– Stupide ! dit Aldo.
– Nous sommes jumeaux. S’il est mon père, cela veut dire qu’il est aussi le tien. Autrement dit, c’est notre père.
Hein ?! Quelle est cette attitude ?! Tu ne peux pas appeler un homme au hasard ton père. Il y a beaucoup de gens qui se ressemblent, mais qui n’ont aucun lien de parenté. Tu ne peux pas dire que c’est ton père parce que tu as le même physique que lui. Tu vas trop vite en besogne.