Chapitre 6 T’es sérieux là ?
Eh bien, ce ne sont que des enfants. Ils ont l’imagination fertile, c’est normal à leur âge. Que cet homme soit leur père ou non, mes enfants sont ma vie et je ferai tout pour les protéger et les garder près de moi.
– Ne t'en fais pas, maman, dit Loulou en lui tenant la main, le regard empli de tendresse. Quel que soit la relation qui nous lie à cet homme, tu restes notre unique famille. Tu es celle qui nous a aimés, protégés et éduqués. Il ne représente rien pour Aldo et moi. Il n’a aucun mérite à être notre père, C’est un titre qu’il porte par hasard, mais qui ne lui donne aucun droit sur nous.
Super, génial, génialissime, se réjouit Sébastien.
– Exactement ! Renchérit Aldo. Maman, Loulou et moi sommes tes enfants. Pour nous, notre père n’est pas diffèrent d’un voisin, un parfait inconnu.
Mon Dieu, je prie que ces deux-là ne soient pas mes enfants, sinon ils me feront tourner en bourrique. Comment quelqu’un peut-il traiter son père d’inconnu du quartier ? Sébastien, qui était d’habitude si posé et pondéré commençait à perdre patience face aux frasques des enfants.
– Arrête de te torturer l’esprit. Cet homme n'est pas votre père, dit Madeline en regardant les enfants avant de se tourner vers Sébastien et de lui tendre la main.
– Tu as volé les cheveux de mes enfants. Rends-les-moi ou j'appelle la police.
Loulou agita les mains de sa mère et dit posément,
– Maman, les cheveux ne valent rien. On en trouve partout. Et même s’il les a effectivement pris, les flics ne lèveront pas le petit doigt.
Oh, zut alors, tais-toi, mon fils. Dois-tu gâcher l'ambiance à chaque fois que j'essaie d’être héroïque ?
Ravi de voir que même Madeline ne pouvait échapper aux taquineries de son fils, Sébastien regarda cette dernière et afficha un sourire raffiné.
– Mademoiselle Taylor, ta prestance martiale est indéniable, que dirais-tu d’un petit affrontement ? Si le sort m’est favorable, je prendrai possession des cheveux, dans le cas contraire, je te les rendrai et je te présenterai mes plates excuses.
– Excellente idée ! S’exclama Loulou en frappant joyeusement dans ses mains. Accepte l'offre, maman ! C’est toujours un plaisir de te regarder battre les gens.
Fils, ne trouves-tu pas que cette activité est quelque peu brutale ?
Madeline fut séduite par la proposition de l’homme. Habile combattante, elle pratiquait les arts martiaux depuis sa plus tendre enfance. Elle n’avait jamais eu d’adversaire à sa hauteur depuis la fin de sa formation, alors elle se disait que ce combat allait être une simple partie de loisir. Je peux récupérer les cheveux de mon fil et faire en sorte que cet homme ennuyeux s'excuse juste en me battant ? Parfait.
– J’élève les enjeux, le regarda-t-elle. Si je sors victorieuse, tu vas rester loin de moi et de mes fils pour toujours, compris ?
L’homme hocha la tête.
– Ça marche.
Loulou cligna des yeux et s’approcha de Williams en trottinant.
– Hé, monsieur. Les paris, c’est un vilain penchant, mais ça peut être plaisant quand on s’y adonne raisonnablement, dit le gamin en le regardant l’homme.
Curieux, Williams plissa les yeux. Hein?
Loulou sourit.
– Monsieur, il fait beau aujourd'hui, tu veux bien t’amuser ?
Celui-ci était toujours sidéré.
– Qu’est-ce que tu racontes ?
Exaspéré, Quinton donna une légère tape à la tête de son collègue.
– T’es sérieux là ? M. Joël veut que vous fassiez un pari.