Chapitre 5 Magnifique
Arielle baissa le regard et se donna une expression calme. Puis elle souleva sa robe et descendit les marches d'un pas ferme.
La foule vit d'abord un pied élégant chaussé de talons Jimmy Choo.
Le talon ouvert révélait ses orteils délicats et ses chevilles fines. Sous la douce lumière des projecteurs, sa peau semblait exceptionnellement radieuse.
Un simple coup d'œil sur son pied suffit à stimuler l'imagination de la foule.
Même Shandie était stupéfaite. Elle observa instinctivement les réactions des invités et remarqua que certains hommes étaient à deux doigts de baver.
Elle regarda ensuite Vinson, dont le regard était également fixé sur le pied qui frappait.
La peur étreignit brièvement le cœur de celle-ci, mais elle revint rapidement à son anticipation de la chute d'Arielle.
Ce n'est qu'un pied. Attendez qu'Arielle descende les marches. Vous serez tous consternés ! Allez, on y va ! Allez, Arielle ! J'espère que cette campagnarde fera une chute spectaculaire avec ses talons hauts. Ce sera encore mieux si elle roule dans les escaliers !
À sa grande surprise, Arielle marcha rapidement et de façon stable, sans le moindre signe de trébuchement.
Shandie ne se doutait pas qu'Arielle avait déjà défilé sur un podium international en portant un masque pour une amie top-modèle. Elle n'était pas étrangère aux talons de quinze centimètres de haut. Les Jimmy Choos qu'elle portait en ce moment-là n'avaient que des talons de dix centimètres de haut, ce qui était un jeu d'enfant pour elle.
Shandie put alors voir la taille d'Arielle, qui était extrêmement fine.
De chaque côté de sa silhouette, des bras longs et minces pendaient.
Shandie était déconcertée. Quand Arielle est-elle devenue aussi mince ? Eh bien, cela ne sert à rien d'être mince. Avec son visage hideux, les hommes ne peuvent tomber amoureux d'elle que dans l'obscurité.
Hélas, au fur et à mesure que les clavicules d'Arielle se dessinaient et que son cou s'affinait, les ongles de Shandie s'enfonçaient de plus en plus douloureusement dans ses poings serrés.
Enfin, le visage d'Arielle fut révélé à la foule.
Il était aussi petit qu'une main d'homme et orné de traits parfaits. Sa beauté était absolument époustouflante.
Ses yeux, en particulier, brillaient comme une paire de pierres précieuses.
Oh là là, elle est à couper le souffle !
Cette exclamation surgit involontairement dans l'esprit de Shandie.
Pourtant, même ces mots ne pouvaient pas rendre compte de l'étendue de la beauté de cette dernière.
C'est... Arielle ? Comment peut-elle avoir un si beau visage ?
L'expression de Shandie se tordit de fureur, indignée.
Pourquoi l’ai-je offert une robe aussi chère ? Elle complète parfaitement sa beauté !
Le choc, la frustration et la jalousie se bousculèrent dans la poitrine de la jeune femme. Elle pensait qu'elle allait exploser d'un instant à l'autre.
Entre-temps, son visage était devenu cramoisi de fureur. Elle se tourna vers le public pour jauger sa réaction.
Tous fixaient Arielle comme s'ils avaient été ensorcelés. Leurs regards la suivaient comme un faucon.
Même le stoïque Vinson semblait affecté. Shandie ne réussit pas à déchiffrer l'expression de son visage.
Est-il stupéfait ? Même lui ?
Cindy était tout aussi stupéfaite. Bien qu'elle eût toujours été consciente de la beauté incomparable de sa défunte sœur aînée, elle ne s'attendait pas à ce que la fille de Maureen, une rustre, devienne encore plus belle que sa mère.
À ce rythme, Arielle va éclipser ma fille rien qu'avec son visage ! Ce n'est pas possible ! Je ne peux pas la laisser voler tout ce qui nous appartient !
Pendant ce temps, la première chose qu'Arielle vit en descendant les marches fut l'expression de sa demi-sœur.
La fureur et la jalousie de Shandie étaient palpables. Sans la foule, elle se serait certainement jetée sur Arielle.
Celle-ci fit semblant de ne pas voir l'expression de sa sœur et s'approcha d'elle avec un sourire radieux.
- Joyeux anniversaire, Shandie. Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu n'as pas l'air en forme. Tu ne te sens pas bien ?
Sa voix était aussi belle et apaisante qu'une brise de printemps. Malheureusement, pour Shandie, elle ressemblait au bruit d'une tronçonneuse.
Celle-ci fit appel à toute sa maîtrise de soi pour garder une expression normale sur son visage.
- Non, je vais très bien.
- C'est très bien. Ah oui, cette robe que tu m'as prêtée est magnifique. Elle me va à ravir.
Arielle insista sur l'expression « à ravir », ce qui frappa Shandie là où ça faisait le plus mal. Elle se mit immédiatement en colère.
Elle sait ce qu'elle fait !
- Tu... Shandie avait à peine murmuré un mot qu'elle s'évanouit, sous l'effet de la colère.
- Ah ! Shandie !
L'évanouissement de cette dernière dépassait les attentes d'Arielle. Elle s'avança instinctivement pour l'aider, tout en ralentissant délibérément ses pas.
Par conséquent, la demi-soeur tomba au sol avec un lourd bruit sourd.
- Shannie ! Cindy se précipita immédiatement sur la scène.
Malgré son inquiétude, elle n'oublia pas Arielle. Elle évalua la position de celle-ci sur la scène et la frappa délibérément de l'épaule.
Arielle se trouvait sur le bord de la scène avec des talons de dix centimètres de haut.
Elle perdit l'équilibre après la poussée de Cindy et tomba de la scène.
Elle plaça rapidement ses deux mains autour de sa tête pour minimiser ses blessures lors de la chute.
Contre toute attente, elle ne ressentit aucune douleur. Au contraire, une main puissante la retint.